« J’ai honneur de vous notifier formellement ma décision de mettre fin au mandat que j’accomplis en qualité de président de la République, à partir de ce jour, mardi 26 Radjab 1440, correspondant au 2 avril 2019 ». C’est par ces mots que le Président Abdelaziz Bouteflika a donné sa démission dans une lettre qu’il a adressée au Conseil constitutionnel algérien.
Après un mois de manifestations, la rue aura finalement eu raison du Président algérien malade depuis plusieurs années et dont on dit qu’il ne peut ni marcher, ni parler. Les mouvements de contestation avaient commencé dans ce pays quand le président Bouteflika avait manifesté son ambition de briguer un cinquième mandat dans ce pays d’Afrique du Nord qu’il dirige depuis le 27 avril 1999. Face au lever de bouclier des manifestations, le Président avait renoncé à briguer ce cinquième mandat et avait simplement annoncé le report de l’élection présidentielle aux calendes grecques.
Lâché par l’armée, Bouteflika capitule
Mais le président malade et fortement contesté s’était retrouvé tout seul face au peuple, surtout après que l’armée ait annoncé son soutien à la rue et exigé l’application immédiate de l’article 102 de la constitution samedi dernier. Cette démission vient en réponse à l’insistance du Général Ahmed Gaïd Salah qui demandait l’application de cet article, lequel article devrait permettre d’écarter le président malade à cause de son inaptitude à diriger le pays. Malgré sa grande proximité avec le président Bouteflika, le Général Ahmed Gaïd Salah s’était prononcé en faveur du peuple et avait ouvertement accusé l’entourage du Président Bouteflika de faire durer inutilement la crise pour préserver leurs intérêts égoïstes. Abdelaziz Bouteflika aura donc dirigé l’Algérie pendant deux décennies. Cette démission du Président Bouteflika qu’on ne voyait presque plus publiquement depuis son AVC de 2013 vient ouvrir la voie à une transition dont nul ne pourra prédire les véritables contours.
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