Algérie : manifestations monstres, Bouteflika change de stratégie

En Algérie, les manifestations ne désemplissent pas, bien au contraire. Depuis plusieurs semaines, les Algériens, bien motivés par une jeunesse qui souhaite se faire entendre, ont décidé de demander le départ du président Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier avait annoncé son intention de briguer un cinquième mandat consécutif, provoquant la colère de ses citoyens.

Malade et affaibli depuis 2013, l’homme politique est au pouvoir depuis 1999. S’il a, depuis, décidé de faire machine arrière en renonçant à briguer ce cinquième mandat, celui-ci a toutefois décidé de rallonger le quatrième. L’objectif étant de définir la nouvelle Constitution algérienne via une grande consultation nationale et déployer de la manière la plus démocratique et stable possible, le nouveau calendrier politique, censé définir la date des prochaines élections présidentielles, qui devaient avoir lieu au mois d’avril prochain. Selon certains experts, il faudra encore compter sur Bouteflika pour au moins, plus d’une année.

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L’armée lâche Bouteflika

Depuis, l’armée a toutefois décidé de lâcher le président. En effet, celle-ci a appelé à le reconnaître « inapte« . Un retournement de situation inattendu qui a donné énormément d’espoir aux manifestants. Espoirs vite balayés d’un revers de la main après que Bouteflika ait annoncé une toute nouvelle stratégie. Ainsi, alors que tout le monde pensait qu’il allait annoncer sa démission et son retrait de la vie politique celui-ci a nommé un nouveau gouvernement. C’est via la chaîne publique A3 que l’annonce a été effectuée.

Un renouvellement surprise

En application de l’article 93 de la Constitution, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ministre de la Défense, après consultation avec le Premier ministre, Noureddine Bedoui, a nommé un nouveau gouvernement” a ainsi annoncé la chaîne, expliquant de fait que sur les 27 ministres nommés, six sont issus de l’ancien gouvernement, dont le vice-Ministre de la Défense, Gaïd Salah. Le Premier ministre lui, reste le même. Bedoui, à peine nommé en remplacement d’Ahmed Ouyahia, reste donc ainsi en poste. Une information qui pourrait provoquer de nouveaux remous puisque les manifestants eux, n’attendent rien d’autre qu’un renouvellement complet de la classe politique au pouvoir.

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