L’inquiétude est de mise. En effet, suite à l’effondrement d’une partie de la toiture de la cathédrale de Notre-Dame, le président français Emmanuel Macron a annoncé que celle-ci serait reconstruite dans les cinq prochaines années. Un délai que beaucoup d’experts jugent aujourd’hui un peu trop ambitieux.
Résultat, ces derniers ont décidé de mettre en garde. Dans une tribune publiée sur le site de nos confrères du Figaro, près d’un millier d’experts du patrimoine ont ainsi invité le chef de l’État à tempérer ses propos mais aussi et surtout, à ne pas sombrer dans la précipitation. « N’effaçons pas la complexité de la pensée qui doit entourer ce chantier derrière un affichage d’efficacité« , ont-ils ainsi demandé, rappelant donc que le travail en lui-même s’annonce relativement compliqué, coûteux et minutieux.
Une reconstruction en cinq ans annoncée
Dans les faits, le gouvernement envisage de passer par un projet de loi visant à permettre au gouvernement, aux experts et à toutes les personnes engagées sur ce dossier, à passer outre les dérogations imposées aux normes de protection patrimoniale. Résultat, l’idée est d’aller vite, très vite et de permettre à Notre-Dame de retrouver sa splendeur d’ici à 2024, date à laquelle les Jeux olympiques se dérouleront à Paris. Une manière de prouver que la France est bel et bien ce peuple de bâtisseurs, comme l’a assuré le président de la République, mais aussi de proposer à ces millions d’amateurs de sport et visiteurs, de découvrir sous un nouveau jour, le monument historique favori des touristes.
Riester rassure et tente de calmer la polémique
Une pratique que regrettent ces 1170 experts. Selon eux, le travail doit être fait de manière totalement réfléchie. Une approche scrupuleuse ainsi que le respect des règles déontologiques doivent primer sur l’efficacité. Un constat partagé pas d’anciens membres de gouvernements, comme Stéphane Bern ou l’ancien ministre de la Culture, Jack Lang, qui ont assuré être circonspects face à ces dérogations. Franck Riester lui, ministre actuellement en poste à la Culture, a toutefois tempéré, assurant que ces demandes de dérogations n’avaient été déposées que pour l’abord du monument et non la cathédrale en elle-même. « Les règles pour ces dérogations sont très étroitement délimitées » a-t-il notamment conclu.
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