Les députés du Bloc de la majorité parlementaire (BMP) sont disqualifiés pour parler de «respect strict des textes en vigueur» ou de «conformité aux lois» comme désormais la seule issue à la crise électorale au Bénin depuis peu. Pour Jean-Baptiste Elias, ils ne sont pas des modèles en termes de respect des lois. Le président du Front des organisations nationales de lutte contre la corruption (FONAC), reçu sur Radio Tokpa ce dimanche 31 mars 2019, soutient qu’au Bénin, personne ne peut se faire passer pour donneur de leçon en la matière.
«Qui se conforme à la loi ? Ne parlez plus de respect de la loi. Personne n’a respecté la loi ici –Bénin, ndlr-», martèle-t-il.
Tous coupables de non-conformité
Dans son argumentation, l’invité de Radio Tokpa a évoqué entre autres, le cas de la loi 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin qu’il maîtrise bien. Cette loi exige que tout membre du gouvernement ou d’institutions de la République fasse une déclaration de patrimoine dans un délai de 15 jours après sa prise de fonction.
Mais d’après Jean-Baptiste Elias, depuis le président de la République, Patrice Talon jusqu’aux maires en passant par les députés, les ministres, les préfets et autres membres d’institution, tous sont fautifs de non-respect de cette loi, du moins dans le délai prévu. Certains concernés dont des députés du BMP ne l’ont même pas encore fait jusqu’à la date du 31 mars 2019, pourtant ils exigent le respect strict des textes.
«Le président de la République n’a pas fait sa déclaration de patrimoine au 22 avril 2 016. La quasi-totalité des ministres ne l’ont pas fait dans le délai. Les députés qui parlent aujourd’hui et qui disent il faut respecter la loi, 12 mois après leur installation, il n’y a eu que 5 députés qui l’ont fait. Il n’y a qu’un seul préfet qui a fait dans le temps prévu…» rapporte le président du FONAC.
Comment l’Etat même ne respecte pas les textes
Jean-Baptiste Elias rappelle aussi que plusieurs fois, il y a eu des décisions de la Cour constitutionnelle sur la méconnaissance, pour ne pas dire violation, de tel ou tel article de la Constitution par des personnalités. «Combien de fois les décisions des instances internationales qui sont prises à l’encontre du Bénin ont été appliquées» ajoute-t-il.
Alors, le président du FONAC se demande pourquoi, ces députés du BMP et autres politiques diront aujourd’hui que c’est le respect des textes ou rien surtout dans une situation de crise actuelle. «Je vais prier les uns et les autres de ne plus sortir le mot, ‘’ il faut se conformer à la loi ». A l’en croire, il aurait aimé que le député du BMP invité sur la même émission soit sur le plateau pour lui poser la question de savoir s’il est sûr que son parti a rempli toutes les conditions pour être déclaré apte pour les législatives.
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