Désolation. Tous les regards étaient fixés vers le Palais de la Marina ce lundi 1er avril 2019 à l’annonce de la rencontre entre le Chef de l’Etat et les présidents d’institutions de la République. Mais à l’arrivée, il n’y a eu qu’un communiqué flou, pratiquement sans contenu, du moins un contenu qui pourrait aider à la sortie de crise.
Après l’échec du processus de recherche de consensus à l’Assemblée nationale, cette rencontre aurait pu redonner espoir au peuple béninois. Mais elle n’a été qu’une de plus, au vue du communiqué lu sur la télévision nationale dans le journal du 20h, par le Médiateur de la République pris pour porte-parole.
Dans la forme, il s’agit d’une rencontre des Présidents des Institutions constitutionnelles élargies au Médiateur de la République et au Président de la CENA. Mais le communiqué est signé de ce médiateur qui n’est pas membre de la coordination de ces présidents d’institutions constitutionnelles. Peu importe, peut-être.
L’évidence
Mais dans le fond aussi, on s’interrogera longtemps sur l’apport de cette rencontre. Dans le communiqué, rien de nouveau pour faire avancer la situation. «Le constat est établi que l’Assemblée nationale n’a pu obtenir le consensus nécessaire à la modification de la législation en vigueur sur la charte des partis politiques et le code électoral. Il est également établi qu’aussi bien les acteurs politiques, les organisations syndicales et celles de la société civile, que le peuple entier sont attachés à la préservation de l’ordre constitutionnel.» Lit-on.
Ce n’est plus ce qui intéresse les Béninois aujourd’hui. Que faire ? S’en tenir aux textes en vigueur pour une élection avec les deux partis de la mouvance présidentielle? Les modifier ou retourner aux anciens textes pour avoir des législatives inclusives ? Comment trouver la juste formule pour éviter le pis au pays ? Ce sont là les grosses questions.
Muet sur le nœud
A propos, les présidents d’institutions invitent à « poursuivre le dialogue pour améliorer la qualité des textes en vigueur dans la perspective des échéances ultérieures », donc pas pour les législatives 2019 alors que ce qui préoccupe actuellement, ce sont ces élections. Ils «appellent à la poursuite du processus électoral et à la tenue des élections à bonne date». C’est bien. Mais qu’est-ce qu’ils proposent pour y arriver dans une approche inclusive. Aucune réponse dans ce communiqué. Cette rencontre apparait comme une mise en scène inutile en période de crise.
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