Expulsion du directeur de l’AFP en Algérie : ce que l’on sait

C’est une décision qui a provoqué la polémique. En effet, le directeur d’AFP Algérie, Aymeric Vincenot a été expulsé mardi dernier par les autorités locales. Ces dernières ont effectivement refusé sa demande de renouvellement d’accréditation pour l’année 2019. En poste depuis 2017, Vincenot a ainsi dû se résoudre à quitter le pays.

Une décision difficilement compréhensible pour l’Agence, d’autant plus qu’elle intervient dans un moment ou, plus que jamais, l’Algérie se veut démocratique. Après d’importantes manifestations réclamant le départ du pouvoir d’Abelaziz Bouteflika, les Algériens souhaitent que le système soit revu dans sa totalité. Malheureusement, il semblerait que les libertés de la presse soient quelque peu bafouées sur place. C’est en tout cas ce que semble penser Fabrice Fries, PDG de l’AFP.

Une décision qualifiée d’inacceptable

Selon ce dernier, cette décision prise « sous la présidence Bouteflika », est tout simplement inacceptable. Aujourd’hui, l’Agence France Presse semble d’ailleurs se refuser à nommer un nouveau directeur, estimant que cette décision était une atteinte grave au dispositif mis en place afin de couvrir les événements actuels, mais également, la vie quotidienne algérienne. Toutefois, cela n’empêchera pas l’AFP, en place à Alger depuis 1962, de continuer à travailler, puisque des envoyés spéciaux ont été dépêchés sur place.

Vincenot n’est pas le premier

Dans les faits, Aymeric Vincenot pouvait travailler et rester légalement en Algérie jusqu’au 28 février dernier. Ses demandes de renouvellement d’accréditations et de permis de résidence sont toutefois restées sans réponse de la part des autorités. Malgré les efforts et les nombreuses demandes envoyées par l’AFP afin d’obtenir des explications, celles-ci sont restées muettes. À la fin du mois de mars dernier, le journaliste tunisien Tarek Amara, envoyé spécial de l’agence Reuters, s’était lui aussi fait expulser après avoir couvert plusieurs jours durant les manifestations dans les rues de la capitale algérienne.