Le génocide rwandais de 1994 a fait près d’un million de morts et les images du massacre ont profondément choqué la conscience collective mondiale. Pendant le génocide, une grande puissance était en première ligne pour apporter une force d’interposition, il s’agit de la France.
On n’a jamais connu le rôle exact que la France a joué au Rwanda. Pour les spécialistes du pays des milles collines et de l’Afrique des grands lacs, la France a eu un rôle quelque peu trouble dans le génocide rwandais de 1994. La responsabilité de Paris dans le génocide n’a jamais été prouvée, mais de sérieux doutes subsistent. Cet état de fait empoisonne les relations diplomatiques entre la France et le Rwanda depuis plusieurs années maintenant.
L’Etat français se reproche t-il quelque chose?
Tout récemment, un groupe de 280 universitaires, enseignants et intellectuels ont signé une pétition pour s’insurger contre la composition de la future commission d’historiens qui doit faire la lumière sur le rôle de la France pendant le génocide Rwandais. Ils dénoncent la mise à l’écart d’éminents chercheurs et spécialistes du Rwanda. Hélène Dumas et Stéphane Audoin-Rouzeau, qui ont tous les deux effectué des travaux importants sur l’histoire du génocide rwandais ont été mis de côté. Ce qui a scandalisé le monde universitaire et qui fait dire que la commission ne sera pas indépendante.
Christian Ingrao, l’éminent chercheur qui a lancé la pétition s’est exprimé en ces termes: « Exclure la seule chercheure française, qui parle le kinyarwanda et qui a une expérience de terrain, est quelque chose d’extrêmement problématique comme message en direction de Kigali (…) Exclure aussi un des grands historiens français, spécialiste de la violence de guerre quand on parle de l’un des plus importants génocides du XXe siècle me paraît aussi extrêmement problématique »
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