Une sortie polémique. Le 5 avril dernier, alors qu’il se trouvait en pleine réunion des ministres de l’Intérieur du G7, à Paris, le ministre français Christophe Castaner a tenu des propos qui ont fait vivement réagir. Selon ce dernier, les ONG qui œuvrent en Méditerranée, en faveur des migrants, aidaient à faciliter l’immigration clandestine.
Dans les faits, ce dernier a assuré que certaines organisations étaient effectivement en contact avec des passeurs, ces personnes qui, moyennant paiement, aident des migrants à passer la Méditerranée, souvent dans des conditions absolument terribles. Selon Castaner, ces organisations ont ainsi pu se rendre complices de passages. Malgré tout, ce dernier a tenu à souligner le rôle essentiel qu’elles jouaient dans la région.
MSF critique cette sortie polémique
Une accusation de collusion entre les acteurs qui n’a pas passé inaperçu. Selon certains membres d’ONG, notamment du côté de Médecins Sans Frontières qui, sur place, est très engagé. Interrogé à ce sujet, Michaël Neuman, directeur d’études pour MSF, n’a pas manqué de pointer du doigt le virage vers la droite, opéré par LAREM. Un discours qui plaît d’ailleurs énormément au populiste Italien Matteo Salvini. En Italie, MSF a d’ailleurs subi de nombreuses campagnes de calomnies dans la presse, ainsi que « des pressions administratives et judiciaires » très importantes. Résultat, la perception du rôle de ces ONG est parfois rendue négative.
LAREM, en campagne ?
Une terrible situation pour elles, d’autant que Michaël Neuman le rappelle, « ces accusations ne sont basées sur aucun fait tangible ». Accusant Castaner et le gouvernement de faire passer un message inaudible, ce dernier estime, qu’aujourd’hui, « la répétition de mensonges prend le pas sur les faits ». La raison ? Les prochaines élections européennes approchent à vitesse grand V. Ainsi, cette mise en scène signifierait que la campagne est officiellement lancée, avec pour point principal du programme, la lutte contre l’immigration.
