Il a triomphé. En effet, malgré ses déboires judiciaires matérialisés par des soupçons de corruption, trois anciens généraux de l’armée ligués contre lui et des tirs de missiles sur Tel-Aviv, à 15 jours seulement du scrutin, « Bibi » comme il se fait surnommer, n’a laissé que des miettes à ses adversaires. Une désillusion, notamment pour Benny Gantz qui, quelques heures auparavant, tenait un discours triomphaliste.
Mal lui en a pris puisque, en plus de cette nouvelle victoire, Benjamin Netanyahou a tout simplement battu le meilleur score du Likoud, obtenu en 2003, par Ariel Sharon à l’époque. Une « victoire colossale » selon ses dires, sourire aux lèvres. Ses supporteurs eux, ont eu du mal à s’en remettre, certains le comparant même à un magicien. Il faut dire que le tour de force est sensationnel. Acculé par un adversaire politique comme il en a rarement eu, le Likoud obtient 35 sièges, soit autant que le parti de Gantz. Toutefois, Netanyahou s’est directement associé aux partis d’extrême droite et aux partis religieux, lui conférant de fait, une très nette majorité, plus de dix sièges devant Gantz.
Un Premier ministre, déjà connu
Le Président israélien, Reuven Rivlin va désormais devoir trancher quant à qui sera le prochain Premier ministre, mais il ne fait que peu de doute quant à son nom. Netanyahou a d’ailleurs assuré que le nom de son successeur sera connu très rapidement, lui qui souhaite être le représentant de « tout le monde« . Le scrutin lui, a toutefois été marqué par une campagne plus agressive que jamais, basée sur l’humiliation de l’adversaire. Nouvelle droite, la nouvelle formation des ambitieux Naftali Bennett et Ayelet Shake, à qui l’avenir semblait promis, pourrait par exemple ne pas passer le seuil du siège représentatif. Idem du côté du parti des travaillistes qui ne compte désormais plus que six députés alors que le Meretz, le « camp de la paix« , n’obtient qu’un seul député.
Netanyahou, un véritable tour de force
Il convient d’ailleurs de noter que tout cela n’est pas vraiment étonnant. En effet, 41 partis étaient représentés, un chiffre relativement important qui laissait présager des scores disparates. Gantz, avec son grand rassemblement ani-Netanyahou aurait très bien pu passer devant. Toutefois, son parti « Bleu et Blanc« , penche un peu trop à droite, faisant, de fait, éclater la Gauche en mille morceaux. « Les électeurs de Gantz sont bien plus à gauche que lui », assure d’ailleurs le politologue Denis Charbit. Reste maintenant à savoir la façon dont sera géré ce plébiscite pro-Netanyahou, lui qui dépassera bientôt le record de longévité à la tête du pays.
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