La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a ouvert hier jeudi 04 avril, le dossier relatif à la supposée mauvaise gestion des fonds alloués à l’ancienne police nationale en 2015 pour la sécurisation des élections. Plusieurs cadres du ministère de l’intérieur ont été écoutés par le président de la juridiction spéciale. Il s’agit notamment de la directrice des ressources financières et du matériel (Drfm) du ministère de l’intérieur et des responsables financiers de la Commission électorale nationale autonome (Céna). Au cours de son audition, la Drfm a essayé de se tirer d’affaire arguant avoir fait son travail en obéissant aux instructions des différents ministres qui se sont succédés à la tête du ministère. Quant aux responsables financiers de la Cena, ils ont justifié les fonds mis à la disposition de la police pour la sécurisation des élections de 2015 via le ministère de l’intérieur.
« Les policiers ne voient pas la couleur des fonds »
L’ancien directeur général de la police nationale était également à l’audience hier. Louis-Philippe Houndégnon a nié toute responsabilité dans la gestion des fonds. Pour l’ordonnateur des fonds alloués à la police, les policiers « ne voient pas la couleur des fonds ». « Tant que le Synapolice de Waidi Akpodjènou ne dénonce pas les cas de détournement et que moi-même Houndégnon je ne m’associe pas au syndicat au risque de perdre mon poste, nous ne recevons pas le minimum » a-t-il affirmé. A entendre ses déclarations, il semble que les policiers n’ont effectivement pas eu l’intégralité des fonds qui leur sont destinés.
Signalons que toutes les personnes convoquées hier par la Criet n’ont pas fait le déplacement. Il s’agit notamment de l’ancien conseiller technique à la sécurité publique du ministère de l’intérieur Ismaël Adjanonhoun, de l’ex directeur de cabinet du Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique et du contrôleur général de police Jean Tozè. Ils encourent des risques selon le procureur spécial.
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