Aujourd’hui, à Khartoum, des milliers de Soudanais se sont donnés rendez-vous dans les rues de la capitale afin de célébrer. En effet, l’armée a confirmé qu’elle s’apprêtait à effectuer une annonce relativement importante, les premières rumeurs elles, faisant état d’une probable démission d’Omar el-Bachir.
Rumeur lancée elle-même par l’un des ministres de l’Économie de l’état du Darfour du Nord, à l’occasion d’un entretien accordé à la chaîne al-Hadath, de Dubaï. Sur place, diverses sources auraient confirmé en interne ces informations, assurant en outre que l’armée allait bientôt se charger d’annoncer la nouvelle à tout le peuple soudanais. Dans les faits, un groupe de militaires aurait été envoyé du côté du siège de Mouvement islamique, la branche idéologique du PCN, le Parti du Congrès National d’el-Bachir, afin d’y mener un raid. L’objectif, déloger le président en place en l’arrêtant et le forçant à quitter ses fonctions. Information à toutefois prendre au conditionnel. En effet, pour le moment, personne n’a confirmé même si de plus en plus de médias et de locaux semblent se relayer la rumeur.
L’armée s’apprête à faire une annonce capitale
Cela fait maintenant quatre mois que les Soudanais manifestent afin de réclamer le départ de leur chef d’État, au pouvoir depuis plus de trente ans. Tout a en fait débuté après que le prix du pain ait augmenté, toutefois, la contestation a pris de l’ampleur et très vite, c’est tout le régime qui a été mis en cause. À la suite de la propagation de ces rumeurs, les manifestants se sont ainsi donnés rendez-vous dans les rues de la capitale où des scènes de liesse ont été filmées un peu partout. Le mouvement lui, ne s’est jamais affaibli. Le gouvernement a d’ailleurs dû se résoudre à employer les grands moyens afin d’étouffer la contestation. Ainsi, 49 personnes seraient décédées tandis que des milliers de manifestants ont été arrêtés en jetés en prison.
Chronologie des faits
Le 19 décembre 2018, face à la pénurie de pain, le gouvernement a confirmé que le prix de celui-ci allait tripler. Très vite, la gronde s’organise et le soir même, le siège du parti au pouvoir est incendié dans deux petites villes. Le lendemain, les premières manifestations vont éclater à Khartoum, poussant le président à s’expliquer le 24. Ce jour-là, Omar el-Bachir promet de réelles réformes. Une semaine plus tard, c’est toute la classe politique qui saute sur l’occasion et réclame un coup de balai général, d’autant plus que le 5 janvier, ce sont les médicaments qui verront leur prix augmenter.
Face à l’ampleur de la crise, les journalistes étrangers sont interdits d’accréditations à partir du 17 janvier alors que très vite, la répression se met en place et des centaines d’opposants et manifestants sont arrêtés. C’est probablement le 6 avril dernier, alors que l’état d’urgence était décrété et que la manifestation était en baisse, que le gouvernement se rendra compte de l’ampleur de la situation. En effet, ce jour-là, les manifestants reviennent en masse, manifester devant le quartier général de l’armée.
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