Patrice Talon a rencontré ce jeudi 25 avril, les chefs traditionnels du Haut conseil des rois du Bénin. Au cours des échanges avec ses hôtes, le numéro 1 béninois a assuré qu’il ne touchera pas à l’article 68 de la Constitution. Pas de prise d’ordonnance donc, pour permettre à l’opposition d’aller aux élections législatives de dimanche.
« Si vous me donnez la main (…), je vais l’utiliser demain pour rester au pouvoir »
« Ce qui empêche les présidents de réviser, (c’est) parce que les présidents n’ont pas la main. S’il avait la main, Kérékou aurait fait, Yayi Boni aurait fait. Vous voulez que moi j’ai la main ? Vous voulez que j’ai la main, pour modifier la constitution tout seul par une déclaration à la nation, par une ordonnance. Que je modifie les lois électorales par une ordonnance ? Mais c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, il y a la paix (…) Si vous me donnez ça aujourd’hui, je vais l’utiliser demain pour rester au pouvoir » a-t-il lancé à ses vis-à -vis. Le président ne veut donc pas user de cet article 68 de la Constitution pour permettre à l’opposition d’aller aux élections. Pour lui, ce n’est pas du tout bénéfique pour la démocratie béninoise.
Les réformes nécessitent un peu « de blessures»
Ce serait lui donner carte blanche  pour « modifier les lois électorales , repousser la date des élections, modifier la Constitution en matière électorale » comme il veut. « Même si moi je ne le fais pas, celui qui va me succéder va le faire parce que c’est ça que tout le monde veut faire » a-t-il ajouté. Le porte-parole du Haut conseil des rois Gangorou Souambou a pris par la parole à la suite du chef de l’Etat.
Il dit avoir compris que les réformes nécessitent un peu « de blessures et ces blessures ne peuvent pas être cicatrisées immédiatement ». « Ce n’est qu’avec le temps que chacun comprendra exactement ce qui se passe » a-t-il conclu. Les rois ont par ailleurs souhaité que le chef de l’Etat organise un « dialogue national inclusif (plus tard) afin qu’on puisse se parler ».
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