Le processus devant permettre de disposer d’un cadre légal d’exercice du métier du cinéma au Bénin est repris. L’une des étapes est abordée ce lundi 13 mai 2019 à Cotonou. Il s’agit des travaux techniques de pré-validation du Code de l’industrie cinématographique en République du Bénin.
Des professionnels du cinéma béninois et des cadres de structures étatiques habilitées à intervenir sur le projet de Code de l’industrie cinématographique au Bénin sont réunis depuis ce matin dans les locaux de l’ancien site du ministère du tourisme et de la culture. Ils sont appelés à réfléchir pendant deux jours pour la pré-validation sur ce projet de code avant sa réintroduction dans le circuit de son vote puis sa promulgation.
Il s’agit en réalité de la «mise à jour de l’ancien texte pour introduire les avancées dans le domaine […] afin que le Bénin puisse se doter d’un véritable code de la cinématographie, cadre légal d’exercice du 7ème art », informe le directeur général du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNCIA-BENIN) Eric Todan.
Un calvaire de longue date
Le texte en question est en souffrance depuis des décennies dans le circuit administratif. C’est en décembre 1990 qu’un projet de loi portant Code de l’industrie cinématographique en République du Bénin a été introduit à l’Assemblée nationale, d’après les rappels du Dg/CNCIA-BENIN. C’est huit ans après, août 1998, qu’elle fut votée.
Mais elle n’a jamais été mise en œuvre parce que non promulguée. Pour cause, la Cour constitutionnelle a déclaré non-conformes à la constitution, certaines dispositions du texte. Il y a eu d’autres obstacles à la relance du processus dont l’avis de la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (HAAC) qui n’a été obtenu qu’en 2014.
La vie de toute une profession en jeu
La relance du processus notamment cet atelier technique de pré-validation du projet de code est visiblement porteur d’espoir pour le cinéma béninois. Le président du Conseil économique et social (CES) s’en réjouit. Par la voix du Conseiller Claude Balogoun, représentant des artistes au sein de ce Conseil, Tabé Gbian se dit heureux puisqu’il s’agit là d’un pas vers la concrétisation d’une volonté des acteurs culturels: «Que le secteur soit bien et mieux encadré».
Pour sa part, Claude Balogoun souhaite que toutes les remarques qui vont permettre une actualisation appropriée du document soient faites. Pour ce, le président du présidium devant conduire les travaux, Jacques Béhanzin, un des aînés du secteur, invite à y mettre tout le sérieux qu’il faut car, pour lui, c’est une occasion à ne pas rater. «Ne ratons pas cette opportunité pour qu’un cinéma béninois s’exprime » a-t-il exhorté.
A ses dires, à partir de ce code, le cinéma béninois sera relancé. «Nous allons redonner une énergie à notre cinéma. Si nous réussissons ce code, nous aurons un métier structuré, qui aura beaucoup de ressources ; nous ferons beaucoup de films, nous aurons enfin un cinéma existant» soutient-t-il.
Les travaux sont répartis en trois sous-comités. Ils ont reçu la visite du ministre du tourisme, de la culture et des sports Oswald Homéky qui a exprimé ses attentes pour que ce rêve de doter le cinéma béninois d’un cadre légal soit enfin une réalité. Nous y reviendrons.
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