Depuis mercredi dernier, deux touristes français sont portés disparus au parc national de la Pendjari du Bénin avec leur guide. Cette disparition n’arrange pas le tourisme béninois, l’un des secteurs prioritaires de Patrice Talon pour développer le Bénin. Les recherches sont toujours en cours pour retrouver les deux touristes français qui ont disparus depuis mercredi dernier avec leur guide au Parc national de la Pendjari au Nord du Bénin à une centaine de kilomètres de la frontière avec le Burkina-Faso.
Les dernières informations font état d’un enlèvement des toiuristes et la découverte d’un corps qui selon le ministre de l’intérieur est celui du guide. L’identité des ravisseurs reste pour l’instant inconnue. Si cet évènement intervient dans un contexte de crise post-électorale qui a connu une escalade de violence les 1er et 2 mai à Cotonou, il faut aussi relever un contexte sous régional où pèse constamment les menaces de terrorisme avec l’expansion et la multiplication des fronts adoptés par les groupes armés liés à Al-Qaïda et l’organisation Etat islamique.
Du plomb dans l’aile
Mais, entre toutes ses considérations, cette disparition vient mettre à mal l’essor que l’Etat béninois veut donner à son tourisme. Depuis la venue au pouvoir du président Patrice Talon en 2016, il a bâti sa politique autour des secteurs prioritaires dont le tourisme. Ainsi, l’Etat béninois a décidé qu’au cours des quatre prochaines années, six projets phares pour le tourisme vont être mis en place. Ils vont permettre au monde de découvrir les trésors du Bénin, de la Pendjari, dernière réserve naturelle d’Afrique de l’ouest, au nord, à 140 km de la côte atlantique, au sud. Il entend investir plus d’un milliard d’euros dans le secteur du tourisme et a entrepris plusieurs actions pour préserver et protéger le Parc national de la Pendjari, la dernière grande réserve naturelle d’Afrique de l’ouest.
Sauf qu’avec la disparition de ces deux touristes français, la peur pourrait s’installer dans le rang des touristes qui rêvent de passer leurs vacances à la Pendjari. Et donc les efforts de l’Etat seraient plombés avec les pertes que cela va engendrer au plan économique. Au-delà du Parc de la Pendjari, c’est tout le tourisme béninois qui risque d’être affecté. Car, il semblerait que l’Etat n’a pas pris suffisamment de garantie pour que la quiétude soit de mise dans le rang des touristes qui visitent le circuit touristique du Bénin.
Défaut de sécurité
Sans aucun doute, il y a eu une faille dans la sécurité de ce parc. Et cela renvoie à la pertinence d’avoir confié la gestion du parc à un organisme privé. L’Etat béninois a signé une concession en mai 2017 pour l’Ong African Parks Network. Ce dernier a pris en main la gestion du parc le jeudi 24 août 2017. L’objectif de l’Etat béninois était de doubler les populations d’animaux dans le parc, sécuriser les habitants et protéger les espèces et conserver la biodiversité afin de faire du parc une attraction sécurisée. Avec le malheureux évènement qui défraie la chronique au niveau de ce parc, on est en droit de soulever des interrogations concernant la sécurité des touristes. Parce qu’en concédant la gestion, l’Etat avait vanté le mérite de l’Ong qui selon lui, a l’expertise nécessaire en la matière. Il est important que la lumière soit faite sur ce qui s’est vraiment passé, que les responsabilités soient situées et que des mesures soient prises pour garantir la sécurité à tous ceux qui viennent visiter le parc national de la Pendjari.
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