Ces dernières semaines, la Maison Blanche est en train de mener une véritable « purge » journalistique. En effet, des dizaines de journalistes accrédités ont perdu leur accès à la salle de presse. Une série de décisions qui a provoqué la colère de nombreuses personnes, dont certains sénateurs de l’opposition qui ont dénoncé une attitude scandaleuse.
Dans les faits, ces journalistes révoqués ne respectent pas une nouvelle règle draconienne imposée par la Maison Blanche. Ainsi, afin d’avoir droit à son accréditation, les journalistes doivent avoir été présents au moins 90 jours sur une période de 180, weekends, déplacements et vacances étant comptés. Bien évidemment, la plupart des journalistes ne passent pas 90 jours sur 180 au sein de la Maison Blanche. Résultat, chaîne de télé et presse papier se retrouvent obligés de demander des « exemptions », voire même des accréditations renouvelables de manière quotidienne.
Les accréditations, mieux surveillées par la Maison Blanche
Toutefois, les exemptions demandées ne sont pas forcément accordées. Selon Dana Milbank, chroniqueur pour le Washington Post, le gouvernement ferait en fonction de la « tête du client ». Les médias et journalistes n’hésitant pas à critiquer Trump sont donc très souvent défavorisés. Un constat balayé d’un revers de la main par la porte-parole de la Maison Blanche qui a mis en avant les inquiétudes des services secrets. Selon Sarah Sanders, ces derniers se poseraient des questions quant à la sécurité du président face à un trop gros nombre d’accréditations de longue durée, résultat « Personne ne voit son accès limité ».
Toutefois, pour beaucoup, ces explications ne sont pas franchement recevables. Lucy Dalglish, doyenne de l’École de journalisme de l’Université du Maryland a ainsi avoué avoir été consternée. Selon elle, l’audience du journaliste Jim Acosta – journaliste qui avait perdu son accréditation après un échange houleux avec le président Trump – au cours de laquelle la Maison Blanche a été invitée à mettre en place un nouveau système d’accréditations a forcément joué. Désavoué, pointé du doigt, Trump a ainsi répliqué durement après cet épisode.
L’opposition tacle le « dictateur Trump »
De son côté, le sénateur du Vermont, Patrick Leahy, a pointé du doigt une attitude dictateur. Sur les réseaux sociaux, ce dernier a effectivement estimé que cette décision, de diminuer l’accès public au gouvernement était la preuve de l’autoritarisme du président actuellement en place. « Cette purge de journalistes est antiaméricaine et doit être annulée le plus tôt possible », a pour sa part, appuyé le sénateur de l’Oregon, Jeff Merkley.



