8,48%. Ce score, c’est bien celui réalisé par le parti Les Républicains à l’occasion des élections européennes, soit le pire résultat de l’histoire de la droite. Une débâcle que personne n’avait vu venir, les sondages laissant espérer un score autour des 14%. Toutefois, la mobilisation plus forte qu’attendue et la percée des Verts, auront eu raison des ambitions du groupe.
Ainsi, ils ne seront qui huit députés à représenter la droite française à Bruxelles. Une terrible désillusion pour Laurent Wauquiez, le patron de cette famille politique aujourd’hui, bien éclatée. « Nous n’avons pas pu faire entendre notre voix. Et ce résultat n’est évidemment pas à la hauteur des espoirs soulevés pendant la campagne« , a-t-il assuré, à l’occasion d’une courte apparition à la suite de la tombée des résultats.
Un échec historique pour la droite
Cet échec lui, s’explique de diverses manières. Anciennement, la droite regroupait véritablement toute la droite, ainsi que le MoDem, parfois. Aujourd’hui, et ce, depuis la victoire de Fillon aux primaires, le groupe LR est de plus en plus porté vers la droite. Aujourd’hui, l’aile gauche du parti ne se retrouve plus forcément dans les thèmes énoncés et à ainsi tendance à se tourner du côté de LAREM Aujourd’hui, le patron LR au Sénat, Gérard Larcher a ainsi invité les siens à revoir et repenser toute la ligne politique du parti. Même son de cloche chez le député de l’Ain, Damien Abad pour qui il est désormais temps de ressouder le projet autour des thèmes économiques, sociaux, et environnementaux.
Bellamy inexpérimenté, Wauquiez, mal-aimé
Autre point, la tête de liste François-Xavier Bellamy. Élu de Versailles et enseignant en philosophie, ce dernier a su séduire les sympathisants LR par son naturel. Malheureusement pour lui, il n’a pas eu les épaules assez larges pour séduire le reste des Français. Son inexpérience lors des débats lui aura coûté cher, lui qui a ainsi refusé de couper la parole à ses adversaires. Ses prises de positions ultra-conservatrices, comme sa sortie sur Vincent Lambert, lui ont également coûté cher dans le sprint final, pas franchement aidé par l’omniprésence de Laurent Wauquiez qui a pris la lumière à la place de son candidat.
Présent à de nombreux meetings, ce dernier s’est même permis de représenter Bellamy à l’occasion du débat du 22 mai dernier. « Alors que son image est détestable, il est intervenu dans la dernière période, croyant que les choses étaient acquises », souligne par exemple Stéphane Rozès. En effet, ils ne sont que 17% des Français à juger les actions de Wauquiez de manière positive. Un chiffre bien bas qui prouve que le chef du parti ne fait pas forcément l’unanimité. Certaines voix se font d’ailleurs de plus en plus entendre au sein même du parti.
Le renouveau politique, fatal à LR
Enfin, la place est faite à un renouveau total au sein du paysage politique. Aujourd’hui, la carte du duel RN contre LAREM aura primé sur tout le reste. Résultat, LR s’est retrouvé au beau milieu d’un combat des chefs, ne réussissant pas à faire entendre sa voix. En outre, l’écologie étant un sujet qui prend de plus en plus d’ampleur, comme peut en témoigner les nombreuses marches et manifestations organisées, le parti de droite n’a su surfer sur la vague, ne se faisant pas assez entendre sur le sujet. Les vieux clivages politiques avec notamment le PS contre l’UMP (LR) semblent disparaître, laissant place à une toute nouvelle donne.


