Depuis plusieurs semaines, de nombreux médias français croient savoir qu’un fichage des blessés liés au mouvement des gilets jaunes a été opéré par le gouvernement. Dans les faits, les représentants médicaux travailleraient en collaboration avec les forces de l’ordre et enregistreraient quelques informations au sujet des personnes venant se faire soigner suite aux affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
Récemment invitée sur le plateau d’Europe 1, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, est revenue sur ces accusations. Selon ses dires, il n’y a, à ce jour, aucun fichage. « Jamais je ne demanderai cela à un soignant. Jamais il ne l’accepterait » a-t-il ainsi continué balayant ainsi d’un revers de la main les révélations effectuées par Mediapart ou Le Canard Enchaîné. Toujours selon elle, les médecins enregistreraient bel et bien certaines données, toutefois cela se ferait dans le respect des procédures, ces derniers ayant obligatoirement recours à l’utilisation d’un système informatique en cas d’un afflux anormal de patients.
Un logiciel mis en place en 2015, au cœur du débat
Cette procédure elle, a été mise en place suite aux attentats de 2015. À l’époque, il avait été relativement compliqué de retrouver certains patients, la faute à un manque de communication entre les acteurs du monde de la santé. Le système, baptisé SI-VIC pour « Système d’information pour le suivi des victimes », sert notamment aux hôpitaux à mieux gérer la répartition des blessés puisque tous ont, en temps réel, un aperçu des capacités des autres établissements. En outre, Agnès Buzyn assurera que le ministère de la Santé n’avait nullement accès aux informations recueillies par ce logiciel.
Un logiciel contourné par le gouvernement ?
Enfin, les informations enregistrées ne sont pas stockées en base de données. En effet, selon la ministre de la Santé, le logiciel fonctionne comme un système fermé. Ainsi, les données enregistrées à un moment, sont effacées au fur et à mesure. Toutefois, certains gilets jaunes et médecins doutent de la véracité de ces informations, accusant même le gouvernement d’avoir réussi à détourner le système informatique mis en place, afin d’enregistrer et garder les informations enregistrées par les professionnels de la santé. Un débat qui devrait continuer à être alimenté tant que les violences entre manifestants et forces de l’ordre perdurent.
