Glyphosate : des parlementaires français vont remettre un rapport controversé qui dédouane le produit

Un rapport censé être rendu jeudi prochain par les parlementaires français suscite déjà la controverse. En effet, ce dernier semble vouloir dédouaner l’usage du glyphosate, contredisant de fait les récentes études menées à ce sujet. Qualifié de moins cancérigène que la charcuterie, le glyphosate a ainsi trouvé en une trentaine d’élus, de vaillants défenseurs.

Dans les faits, afin de mener à bien ce projet, les élus en charge du rapport ont collaboré avec l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). Ce bureau a ainsi mené une enquête approfondie et est arrivé à la conclusion que le glyphosate n’était pas plus dangereux pour la santé que la charcuterie et la viande rouge. Un rapport polémique qui, pour certains, tend à minimiser la dangerosité du pesticide.

Un rapport qui reprend les arguments de Monsanto

Certains élus, comme Matthieu Orphelin, député du Maine-et-Loire, proche de l’ancien ministre de l’Écologie Nicolas Hulot mais également ancien membre de la majorité présidentielle au sein de l’hémicycle, n’ont pas compris la démarche. Un constat partagé par Eric Andrieu, eurodéputé du Parti socialiste pour qui, la petite comparaison entre le glyphosate et la viande rouge, signée Pierre Médevielle, sénateur UDI, reprenait en substance les arguments de Monsanto.

Des soupçons de collusion

D’autres personnalités engagées en faveur de la lutte pour l’environnement, comme José Bové, ont taclé ce qu’ils appellent un « enfumage de Monsanto ». Selon eux, la société américaine a ainsi utilisé de son pouvoir d’influence afin de mener de nombreuses actions de lobbying. L’une des figures altermondialistes a par ailleurs estimé qu’il serait intéressant de savoir si les élus ont été approchés par des représentants de la société, ou non. En outre, celui-ci rappelle qu’il ne sert à rien d’analyser le glyphosate en lui-même, mais qu’il faut le faire avec ses adjuvants, « cest ce cocktail qui en fait sa dangerosité ».

Une enquête indépendante sera lancée

De son côté Pierre Médevielle, co-rapporteur du rapport, a balayé d’un revers de la main ces soupçons de collusions. Selon lui, les travaux lancés ont été approuvés par le CNRS, l’INRA et l’ANSES, l’agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation, de l’environnement et du travail, qui a annoncé la mise en place d’une enquête indépendante, afin de trancher sur le sujet. En outre, l’élu a rappelé qu’il était engagé en faveur de nombreuses actions pro-environnementales, ajoutant qu’il a été l’un des premiers signataires du rapport visant à interdire les néonicotinoïdes. Un produit relativement dangereux pour les abeilles.

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