Englué dans une crise interne, à cause notamment des problèmes liés à ses avions 737 MAX, Boeing se retrouve désormais plongé au cœur de la guerre commerciale opposant les États-Unis et la Chine. Une situation inconfortable pour l’avionneur américain qui n’avait pas vraiment besoin de cela en ces temps si compliqués.
En effet, depuis quelques mois, Pékin et Washington se livrent une guerre sans merci, augmentant à tour de bras les taxes douanières. Jusqu’alors, ces mesures restrictives avaient épargné les commandes d’avions Boeing. Or, il semblerait que le gouvernement chinois ait décidé de frapper fort. Selon le Global Times, Pékin envisagerait ainsi de toucher Boeing en son cœur, en réduisant le nombre de commandes d’avions. L’effet de ces révélations, a été immédiat puisque le cours boursier de Boeing s’est effondré de 3,69% quelques heures seulement après la parution de l’article.
Boeing, en plein trou d’air
« Toute réduction importante de commandes serait mauvaise pour Boeing », confirme d’ailleurs Scott Hamilton, expert au cabinet Leeham Company. Une terrible nouvelle pour l’avionneur américain qui doit déjà faire face à des pertes monstres liées notamment aux catastrophes d’Ethiopian Airlines et Lion Air, ayant provoqué la mort de 346 personnes. Production réduite, annulation des vols, perte en terme d’image, Boeing semble traverser un véritable trou d’air.
Pékin, pour faire pression
Afin d’éteindre l’incendie et de colmater les brèches, la firme elle, est très vite montée au créneau. L’un de ses porte-paroles a ainsi assuré que Boeing avait toute confiance et que les émissaires américains et chinois réussiront à trouver un terrain d’entente viable et pérenne. Il faut dire que l’enjeu est réel. En effet, sur les cinq dernières années, près d’un avion sur quatre a été livré à un groupe chinois. Richard Aboulafia, expert pour le Teal Group, estime d’ailleurs que les avions Boeing sont au centre des négociations puisqu’il s’agit là d’un des meilleurs moyens de réduire le déficit commercial entre les deux nations.
Boeing, pas pénalisé à court terme
Ainsi, si Pékin se refuse à acheter des avions américains, cela pourrait être le signe d’une mauvaise tournure prise par les événements. Toutefois, l’avionneur américain ne risque rien à court terme puisque son carnet de commandes est plein jusqu’en 2026. De plus, la Chine est en plein boom économique et social. Résultat, le nombre de ses voyageurs est en croissance constate et Pékin ne peut demander à ses compagnies aériennes d’abandonner les négociations ou boycotter le constructeur américain. La concurrence ne peut pas non plus jouer puisque Airbus a déjà un carnet bien rempli. Enfin, Comac, avionneur chinois, n’est pas encore en mesure de produire à grande échelle.
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