Municipales en Turquie : Erdogan obtient l’annulation de la victoire de l’opposition à Istanbul

Défait à Istanbul, Erdogan a toutefois gagné une importante bataille. En effet, le président turc a réussi à faire annuler une élection remportée par l’opposition. Une décision qui a provoqué la colère des vainqueurs, qui se sont sentis bafoués, mais qui a pleinement satisfait le président turc. Ce dernier s’est d’ailleurs félicité de l’annulation de cette élection, saluant ce qu’il estime être la « meilleure décision ».

La personne ayant remporté le scrutin, Ekrem Imamoglu a toutefois fustigé une décision politique. Pointant une trahison de la démocratie, ce dernier a confié ne pas vouloir abandonner. Cette annulation de scrutin risque cependant de renforcer le sentiment de dérive autoritaire du président actuellement en place. L’AKP lui, le parti islamo-conservateur d’Erdogan a tenté d’éteindre l’incendie, invoquant une demande qui s’est basée sur la découverte d’irrégularités. Le nouveau vote lui, aura lieu le 23 juin prochain.

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13.000 voix séparent les deux hommes

Selon certains médias turcs, cette décision s’est en fait basée sur un point bien précis. Selon les décideurs de l’AKP, les scrutateurs en poste dans certains bureaux de vote n’étaient pas tous des fonctionnaires. Résultat, en vertu de la loi, le parti présidentiel a décidé de jouer son va-tout. Les prochaines élections elles, s’annoncent absolument terribles pour les candidats. En effet, le vainqueur, Ekrem Imamoglu n’a devancé Binali Yildirim, ancien Premier ministre turc, que de 13,000 voix, soit une goutte d’eau à l’échelle d’Istanbul.

Gülen, impliqué dans de possibles irrégularités ?

Dans les faits, l’AKP et Erdogan ne peuvent se permettre de perdre Istanbul, eux qui ont déjà dû laisser Ankara, la capitale du pays, aux mains de l’opposition. La situation économique totalement instable, une monnaie qui s’affaiblit et l’incertitude politique liée au régime Erdogan et la guerre en Syrie semblent ébranler le régime. Afin de se faire entendre, le président en place a par ailleurs pointé du doigt des responsables des bureaux de vote, les accusant de ne pas avoir compté toutes les voix de son candidat, des faits qui n’ont pas été avérés, l’agence officielle Anadolu ajoutant que des liens entre ces derniers et une organisation terroriste, probablement gérée par l’ennemi public numéro 1 d’Ankara, Fethullah Gülen, ont été observés.

Istanbul, une importance capitale

De son côté, le principal parti d’opposition, le CHP (social-démocrate) accuse le gouvernement de vouloir tout faire afin de s’accrocher à la capitale économique de la nation. Pointé du doigt, moqué de « mauvais perdant », Erdogan semble être sur un fil. En effet, la perte d’Istanbul représenterait un véritable camouflet politique et personnel, lui qui a dirigé la ville entre 1994 et 1998. Concentrant 20% de la population du pays, Istanbul revêt donc d’une importance plus que capitale, dont le sort sera définitivement joué au mois de juin prochain. 

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