Dandi Gnamou n’est plus professeur titulaire du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames). L’enseignante béninoise, conseillère à la Cour suprême du Bénin a perdu le titre sur décision du Conseil des ministres tenu du 27 au 30 mai à CotonouLe Conseil des ministres du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) a prononcé des sanctions, lors de sa 36ème session au Bénin, contre des enseignants pour des manquements aux textes de l’organe. C’est le cas du professeur Dandi Gnamou de la faculté de droit de l’Université d’Abomey-Calavi. Elevée au grade de professeur titulaire en juillet 2018, Dandi Gnamou ne l’est plus.
C’est dans un dossier dit de « co-directions frauduleuses » examiné par la Commission d’éthique et de déontologie (Ced) du Cames et qui implique aussi le professeur Dodzi Kokoroko, Président de l’Université de Lomé. Il est reproché à l’enseignante conseillère à la Cour suprême du Bénin, d’avoir fait « faux et usage de faux » pour son inscription comme professeur titulaire du Cames.
L’inscription sur la liste de professeur titulaire
Dandi Gnamou n’aurait pas respectée les conditions fixées pour devenir professeur titulaire et se serait associée au Président de l’Université de Lomé pour trouver des voies détournées. Selon les règles du Cames, l’inscription pour le grade de professeur titulaire est subordonnée à trois ans au moins du postulant en tant que Maître de conférences, la publication de 3 articles au moins et l’encadrement d’au moins une thèse dans son établissement d’origine.
A défaut  de l’encadrement d’une thèse dans son établissement d’origine, la co-direction d’au moins deux thèses dans une ou des Universités étrangères depuis la première année d’inscription du Doctorant en thèse est acceptée. Cette seconde formule est permise lorsqu’il n’existe pas d’école doctorale dans l’Université d’origine du postulant. De plus, il doit y avoir une convention de co-direction qui lie les deux Universités de provenance des co-directeurs.
Le contournement
L’enseignante béninoise a préféré la seconde formule mais aucune des conditions fixées à ce niveau n’aurait été respectée, a-t-on appris. D’abord, nos sources défendent qu’il existe bien une Ecole doctorale de la faculté des droits à l’Université d’Abomey-Calavi avant l’agrégation de Dandi Gnamou. Et donc l’option qui s’imposait à elle, était l’encadrement d’une thèse dans son université d’origine.
Ensuite, les deux doctorants togolais qu’elle informe avoir co-dirigé avec le professeur Dodzi Kokoroko se sont inscrits en première année de thèse avant qu’elle ne devienne maitre de conférences agrégée, grade qu’il faut avant d’encadrer une thèse. Enfin, il n’aurait eu aucune convention de co-direction entre les Universités de Lomé et d’Abomey-Calavi au sujet de ces thèses.
Au-delà du grade qui lui est retiré, Dandi Gnamou est également suspendue des activités académiques du Cames pour trois ans. Le professeur Dodzi Kokoroko est aussi suspendu pour la même période.
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