Condamnation de djihadistes français en Irak : des avocats français contre l’inaction de l’État

La série de condamnations à mort de djihadistes français par la justice irakienne continue d’agiter la sphère politico-judiciaire française. En effet, le gouvernement ne sait pas réellement comment se positionner face à cette série d’annonces émanant de Bagdad. Si Paris souhaite commuer cette peine de mort en longue peine de prison, difficile de convaincre les autorités irakiennes.

Ce weekend, 44 avocats sont d’ailleurs montés au front afin d’appeler le gouvernement à réagir. Selon eux, la France, en tant que berceau de la démocratie, ne peut se résoudre à laisser passer de telles sanctions. Selon ces derniers, il s’agirait de valider la barbarie que la nation prohibe catégoriquement. Toujours selon ces avocats, ces peines de mort sont « contraires à l’ordre public« .

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Une tribune rappelle le gouvernement à l’ordre

Récemment interrogé à ce sujet, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a ainsi fait part du souhait français, assurant que Paris aimerait éviter la peine de mort. Toutefois, ce dernier a conclu son plaidoyer, assurant que ces hommes et ces femmes qui risquent d’être pendus, ont été jugés de façon équitable par les autorités irakiennes. Une explication qui ne convainc absolument personne. Le résultat d’un discours à double tranchant. En effet, Paris a longtemps refusé de rapatrier ses ressortissants djihadistes préférant qu’ils soient jugés sur place.

Aujourd’hui, le résultat est donc là et malgré le fait que la France ait obtenu ce qu’elle désirait, la voilà dos au mur. « La France n’a pas voulu rapatrier ses ressortissants et a préféré les exposer à la peine de mort et à des procès expéditifs dont nous savons qu’ils méconnaissent gravement les droits de la défense » assure par exemple la tribune cosignée par les avocats. S’ils reconnaissant qu’un traitement important doit être imposé à ces djihadistes, cela ne doit surtout pas se faire au détriment des valeurs françaises et de l’état de droit. En outre, l’Association française des victimes du terrorisme a elle aussi exprimé son souhait de voir ces djihadistes être jugés de manière respectueuse et légale.

La France se doit de lutter, selon ces avocats

La peine de mort elle, a été abolie en France avant que cette loi ne soit inscrite dans la Constitution. Robert Badinter assurait d’ailleurs qu’il était du rôle de Paris de lutter contre la mise à mort des ressortissants à l’étranger, « car c’est permettre la mise en œuvre extraterritoriale » de la peine capitale. Une manière de contourner la Constitution donc. En exemple, ces derniers ont utilisé les récentes décisions mexicaines et indonésiennes où des ressortissants français y ont été condamnés à mort, poussant à la mobilisation générale des familles, des associations et de certains politiques.

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