Italie : cette démarche des autorités qui fait craindre une sortie de l’Euro

Après le Royaume-Uni qui s’apprête à quitter l’Union européenne, l’Italie serait-elle, elle aussi, en train de jouer un mauvais tour à Bruxelles ? Récemment, le Parlement italien vient effectivement d’autoriser la mise en place d’un test d’une monnaie parallèle, susceptible de subvenir aux besoins des citoyens en cas de sortie de la zone euro.

Au mois de mai dernier, l’hémicycle italien a voté en faveur d’une motion concernant le paiement des arriérés de l’État, aux entreprises. Le pouvoir en place a également inclus un paragraphe passé quelque peu au travers, paragraphe autorisant l’utilisation de petits bons du trésor. Très concrètement, l’État italien pourrait remettre à ses collaborateurs, fournisseurs et partenaires une reconnaissance de dette sous la forme de petites coupures.

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L’État italien met en place une monnaie alternative

Les bénéficiaires de tels coupons pourraient ensuite utiliser ces bonds afin de payer leurs impôts. L’État, garant de ces coupures, permettrait ainsi aux détenteurs de les utiliser comme moyen de paiement et donc, de développer une sorte de système monétaire parallèle à l’euro. À cela, l’administration et la gestion de la trésorerie seraient assez largement facilitées. Une idée astucieuse en somme, qui permet à l’exécutif d’avoir une sorte de contrôle en proposant une alternative. Cependant, cela inquiète fortement les autorités européennes.

En effet, l’inventeur de ces bons, n’est autre que Claudio Borghi. Économiste affilé au parti d’extrême droite La Ligue de Matteo Salvini, Borghi est un membre influent du parlement qu’il fréquente depuis son élection au mois de mars 2018. Eurosceptique notoire, ce dernier est loin de porter l’euro dans son cœur, qu’il accuse d’ailleurs d’être responsable du marasme économique dans lequel l’Italie a pu se retrouver.

Un premier pas vers une sortie de l’euro ?

Ainsi, afin d’éviter une situation similaire à la situation grecque de 2015, au cours de laquelle l’État s’est retrouvé en faillite, ce dernier a décidé de créer une monnaie parallèle afin de générer de la liquidité au cours de la transition euro-monnaie nationale envisagée. Ces bons semblent donc, à moyen terme, rendre la menace d’une sortie de l’euro tout à fait crédible aux yeux des marchés financiers. « Nous considérerions l’émission de mini-BOTs (le nom donné à ces bons) comme la première étape vers l’établissement d’une monnaie parallèle préparant l’Italie à une sortie de la zone euro. » expliquait d’ailleurs début juin, l’agence de notation Moody’s.

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