Lionel Zinsou n’est pas de ceux qui s’opposent à l’adhésion du Maroc à la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Dans une interview accordée au magazine Africa Presse en marge de la conférence « Le Maroc, une ambition d’émergence avec l’Afrique », qui s’est tenue à Paris le 11 juin dernier, l’ancien Premier ministre béninois a carrément pris fait et cause pour l’entrée du royaume chérifien dans la CEDEAO.
« L’adhésion du Maroc à la Cedeao est fondamentale ! »
« Pour moi, l’adhésion du Maroc à la Cedeao est fondamentale ! Les peurs que vous évoquez relèvent des fantasmes classiques, du même ordre que les peurs européennes lorsqu’il s’est agi de faire entrer la Grèce, le Portugal et l’Espagne dans l’UE, avec l’idée que les faibles revenus des paysans de ces pays allaient provoquer la faillite de l’agriculture des autres pays » a déclaré le cofondateur de Southbridge Bank. Pour lui, le protectionnisme est une des idées les plus faciles à faire partager en Afrique comme en Europe. C’est aussi de toutes les idées fausses, une des plus populaires, fait-il savoir.
En vérité, poursuit le franco-béninois ,« l’Afrique a besoin d’un Maroc qui est en avance de phase, d’un Maroc qui puisse accéder à tout le marché de la Cedeao , et qui soit lui-même un débouché pour les produits industriels que l’Afrique pourra lui destiner, aussi facilement qu’elle le fait aujourd’hui vers l’Europe et vers la Chine ».
L’Afrique est sous-endettée
Lionel Zinsou a par ailleurs opiné sur le sous-endettement de l’Afrique. Ce qui va naturellement aux antipodes des opinions véhiculées par certaines personnes qui estiment que l’Afrique risque d’être surendettée. Pour Lionel Zinsou, le capital disponible en Afrique aujourd’hui est fortement consommé par l’effort d’investissement public et privé dans les infrastructures de transport et autres mais aussi sociales.
De ce fait, le continent est confronté à une grande rareté du capital disponible pour l’entreprise, et là on retombe sur la dramatique problématique du sous-financement, fait-il savoir. « Il n’y a pas de crédit privé, on n’a pas d’instruments suffisants. Le crédit aux ménages et au secteur privé en Afrique hors Afrique du Sud et Maroc, ne représente même pas le cinquième de ce qu’il pèse dans le PIB des économies avancées » ajoute le banquier d’affaires.
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