Après avoir passé 30 ans à la tête du Soudan, Omar El Béchir a été destitué de ses fonctions le 11 Avril dernier par l’armée. La chute du régime d’El Béchir est la résultante des manifestations du peuple soudanais qui s’est soulevé pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie, de meilleures perspectives d’avenir et plus de Démocratie. Après la chute du pouvoir d’Omar d’El Béchir, un Conseil Militaire de transition (CMT) a été mis en place pour assurer l’intérim.
Les soudanais, galvanisés par le départ d’El Béchir, ont continué à manifester pour réclamer la transmission du pouvoir aux civils. Les manifestants souhaitaient également en finir avec le système qui a dirigé le soudan pendant 30 ans. Les militaires, qui semblaient être animés de bonnes intentions au début, en affirmant vouloir transmettre rapidement le pouvoir aux civils ont changé de posture par la suite.
Le premier ministre éthiopien en médiateur
Le 03 juin dernier, lors d’un sit-in devant le siège de l’armée à Khartoum, la capitale soudanaise, un assaut sanglant fut lancé contre les manifestants, résultat, plus de 100 personnes ont perdu la vie. Vendredi, Abiy Ahmed, le premier ministre éthiopien était à Khartoum pour tenter d’apporter une médiation à la crise que traverse le soudan depuis plusieurs mois maintenant. Abiy Ahmed avait alors rencontré les chefs du Conseil Militaire de la transition et les représentants de l’opposition dans le but de trouver un consensus.
L’armée joue t-elle à un double jeu ?
Ismail Jallab, le secrétaire général du mouvement de libération du peuple soudanais-Nord (SPLM-N) et Mubarak Ardol, porte-parole du mouvement rebelle ont assisté à la rencontre avec le premier ministre éthiopien. A Khartoum, Abiy Ahmed a appelé l’ensemble des protagonistes de la crise à prendre leurs responsabilités afin de permettre un basculement vers une période de transition démocratique et consensuelle dans le pays. Quelques heures après leur entretien avec le premier ministre éthiopien, Ismail Jallab et Mubarak Ardol, les deux leaders rebelles ont été arrêtés par les forces de sécurité soudanaises. Ces récentes arrestations viennent porter préjudice aux différentes médiations qui ont été menées pour permettre une sortie de crise.
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