Ce lundi, dans le cas d’un gros scandale financier lié notamment à l’attribution frauduleux de contrats de marché publics, le ministre des Finances du Kenya, Henry Rotich, son secrétaire et le chef de l’agence gouvernementale de l’Environnement du pays, se rendaient eux-mêmes à la police quelques heures seulement après que le procureur général du pays ait ordonné leur interpellation.
Fraude, Corruption et Cie…
Selon Noordin Haji, directeur des poursuites pénales au Kenya, le ministre des Finances Henry Rotich et ses coaccusés se seraient compromis dans une passation de marchés publics ayant pour objet la construction de deux importants barrages dans le pays ; et seraient de ce fait passibles de huit chefs d’accusation, allant de conspiration à la fraude et à la mauvaise gestion financière. Au cours d’une conférence de presse ce lundi, le directeur des poursuites pénales, auraient expliqué que ; messires Rotich et compagnies ; auraient « enfreint la loi sur la gestion des finances publiques sous prétexte de réaliser des transactions commerciales légitimes ».
Ainsi donc dans les faits, les accusés auraient en collusion avec la société adjudicataire, la firme italienne CMC di Ravenna, contourné toutes les procédures et gonflé la facture du projet de plusieurs millions de USD. Le projet de 450 millions de USD, devant permettre la construction de barrage, la mise en place d’une centrale électrique, de lignes de transmission et d’infrastructures connexes ; se serait vu majoré de 164 millions supplémentaires sans aucun motif ou pièces justificatives.
En outre , selon , Noordin Haji, 180 millions de USD auraient déjà été versés alors que peu de travaux de construction pouvaient en témoigner , avec en sus d’un montant de 6 millions de dollars devant être affecté à l’indemnisation et à la réinstallation des personnes vivant dans des zones qui seraient touchées par le projet, disparus dans les méandres de l’administration ministérielle. L’arrestation de ces officiels apparaîtrait donc comme un coup d’éclat du président de Kenyatta, réélu pour un deuxième mandat l’année dernière, contre les critiques qui fustigeaient sa trop grande passivité dans la lutte contre la corruption gangrenant l’appareil de l’Etat.
Je pense que les Kényans ne vont pas copier les béninois qui pour un cas pareil diront que c’est une lutte sélective contre la corruption?