Johnny Clegg n’est plus. Le chanteur sud-africain, connu pour son titre « Asimbonanga » est décédé hier des suites d’un cancer. Défenseur de la culture sud-africaine, artiste mêlant sonorités du continent et pop, ce dernier a longtemps combattu l’apartheid en chanson. Il était notamment surnommé, « le zoulou blanc ».
Né au Royaume-Uni, d’une mère chanteur et d’un père qu’il ne connaîtra pas beaucoup, Johnny Clegg est arrivé à l’âge de 6 ans Afrique du Sud. Plus tard, il aura l’occasion de se rendre en Zambie, afin de suivre son beau-père qui travaillait sur un reportage. Sur place, il sera stupéfait d’apprendre que noirs et blancs pouvaient cohabiter, harmonieusement. De retour à Johannesburg, il se prendra d’amour pour la culture Zoulou et, inconsciemment, tentera de reproduire ce qu’il venait de voir en Zambie.
Un voyage initiatique pour un surnom historique
Traversant les rues des banlieues, il entre en contact avec des travailleurs zoulou, apprendre l’isishameni (danse traditionnelle), la guitare et se met même à parler la langue locale. À côté de cela, Clegg parfait ses connaissances en étudiant la culture zoulou. C’est à l’âge de 17 ans que sa vie prendra une nouvelle tournure. Rencontrant le musicien Sipho Mchunu, ce dernier devient une figure de l’apartheid puisqu’il collabore directement avec un noir. « Nous devions faire preuve de mille et une astuces pour contourner la myriade de lois qui empêchaient tout rapprochement interracial », se souvient-il d’ailleurs.
Le groupe composera l’album Universal Men, qui les fera d’ailleurs entrer dans la légende. Les valeurs prônées par l’apartheid en prennent un coup et Clegg assume pleinement son choix de lutter contre la ségrégation, en chanson. Selon ce dernier, il s’agit d’ailleurs de la meilleure de façon de rassembler les humains. Très vite, il sera toutefois censuré en Afrique du Sud, mais le succès dépasse les frontières. Amérique du Nord, Europe, Clegg est célébré partout pour son message, même si, au début, tout n’était pas si simple. « Personne ne savait exactement de quoi parlaient nos chansons, juste qu’il y était question d’Afrique », s’amusait-il plus tard.
Un hommage à Mandela
Son titre Asimbonanga («Nous ne l’avons pas vu») sorti en 1987, sera le point culminant de sa carrière. Rendant hommage à Nelson Mandela, incarcéré, Clegg défie les lois en vigueur. En effet, à l’époque, évoquer publiquement le nom de Nelson Mandela était tout simplement interdit. La fin de l’apartheid ne changera rien à son combat et, toute sa vie, Johnny Clegg aura oeuvrée en faveur de la paix, la tolérance et la démocratie Se sachant malade, il continuera toutefois sa dernière tournée au cours de laquelle il dira adieu à ses dans, avec son style toujours bien à lui.
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