Il était évident que le ‘’miracle rwandais’’ avait séduit plus d’une économie en Afrique et réveillé plus d’un régime. Depuis son accession à la présidence en 2000, la croissance du produit intérieur brut a dépassé 7% par an, la mortalité infantile a été réduite de moitié et l’accès à l’éducation et aux soins de santé s’est considérablement accru. Et le président Kagame devenait le modèle africain à suivre. Mais selon une enquête tous ces chiffres ne seraient que mirages.
De la poudre aux yeux…
Des cendres, encore fumantes dans les esprits, d’un drame nationale au cours duquel quelque 800 000 personnes ont été tuées en seulement 100 jours ; le président Kagame aurait, selon des données officielles, réussi où beaucoup avaient échoué ; construire une économie florissante, réprimer la corruption et sortir des milliers de concitoyens de la pauvreté. Le génocide rwandais avait cessé d’être une fatalité et le pays retrouvait une place de choix dans le concert des Nations.
Mais selon le magazine financier le Financial Times, citant une analyse des données d’enquête publiée par le Bureau rwandais des statistiques, et une expertise d’universitaires belges, la pauvreté aurait plutôt augmenté de 2011 à 2014. Les chiffres officiels de l’Institut national de la statistique du Rwanda (NISR) révélant une baisse de la pauvreté étant donc invraisemblables puisqu’ils n’auraient pas été mis à jour par rapports aux données d’enquêtes actualisées qui elles auraient révélé une inflation accrue à cette période.
Le groupe de presse laissant entendre de ce fait, que les chiffres fournies auraient été manipulés pour servir un dessein beaucoup plus politique, la période des évaluations ayant été une période clé puisque elle avait précédé le référendum de 2015 qui avait permis à M. Kagame d’étendre de 20 ans son règne déjà vieux de 15 années.
La Banque Mondiale se défend
De fait, la Banque Mondiale qui aurait sur la base de ces données officielles du NISR, l’Institut national de la statistique du Rwanda (NISR) octroyé plusieurs centaines de millions de dollars au gouvernement Kagame pour soutenir une économie en ‘’plein essor’’ aurait-elle également été induite en erreur.
Mais l’institution dans un démenti sur son site, tout en reconnaissant une incohérence entre deux mesures de l’inflation ; l’indice des prix à la consommation (IPC) et l’indicateur du coût de la vie (IOL) entre 2010/11 et 2013/14 ; affirmait que « L’équipe de la Banque mondiale pour la lutte contre la pauvreté au Rwanda reconnaît que la méthodologie du NISR est techniquement solide et prouve qu’il y a eu une réduction du taux de pauvreté au Rwanda entre 2010/11 et 2013/14 ».
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