Les six manifestants arrêtés au mois de juin dernier, portant des drapeaux berbères, risquent gros. En effet, alors que ces derniers participaient à une manifestation dans les rues d’Alger, deux drapeaux amazighs ont été sortis. De quoi leur valoir de sérieux ennuis puisqu’ils ont été directement arrêtés par les forces de l’ordre.
Aujourd’hui, leur procès a eu lieu et la justice a décidé de requérir pas moins de deux ans de prison pour ces six manifestants, invoquant une atteinte à l’intégrité du territoire. L’avocat des prévenus a confirmé ces informations, affirmant que le procureur de justice venait tout juste de réclamer cette lourde peine. Le verdict lui, sera officiellement rendu le 29 octobre prochain par le juge en charge de cette affaire.
Des drapeaux Berbères qui ne passent pas
La défense elle, a plaidé l’acquittement. En se basant sur l’article 79 du Code pénal, les avocats ont estimé que l’intégrité du territoire n’était en rien menacée car, en l’espèce, montrer son appartenance à l’identité berbère n’a aucun impact sur la sécurité de l’Algérie puisque selon la Constitution, outre l’islam, l’amazighité est l’une des principales composantes de l’identité nationale algérienne. Plusieurs procès en rapport avec des drapeaux berbères ont déjà eu lieu et tous les accusés ont été acquittés.
Le mouvement Hirak agace les autorités
« Les six accusés jugés mardi figurent parmi les premiers manifestants arrêtés en juin à Alger pour avoir brandi un drapeau amazigh et sont depuis en détention préventive », a pour sa part affirmé Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH). Considérés comme des détenus de politiques et d’opinion, ces derniers risquent toutefois de payer leur appartenance au mouvement Hirak, ce mouvement de contestation sociale, d’autant que l’homme au pouvoir, le général Ahmed Gaïd Salah, n’interdise sa présence dans les rues de la capitale, au sein des cortèges de manifestants.
Laisser un commentaire