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Bachar el-Assad : l’homme qui défia Obama puis Trump

Photo : Sipa

En Syrie, Bachar el-Assad continue de mener ses troupes d’une main de fer. Lui qui, à maintes reprises a été accusé et pointé du doigt ne semble pas être près de lâcher le pouvoir aussi facilement que ça. Il est d’ailleurs l’un des seuls à s’être hissé devant les États-Unis, que ce soit au cours de la période Trump ou Obama.

Bachar el-Assad n’a jamais semblé être prêt à quitter le pouvoir. En 2011 déjà, Obama, Sarkozy, Merkel et Cameron l’invitaient à déposer les armes et à quitter le pouvoir après avoir mené une sanglante répression contre des manifestants qu’il qualifiait de terroriste. Résultat, le leader Syrien a dû faire face à de nombreuses sanctions, notamment en ce qui concerne le commerce du pétrole, principale source de revenus pour le régime. Visé par des sanctions et des embargos, le secteur a été fortement touché, poussant la Syrie à se tourner vers de nouveaux partenaires, mais en pouvant toujours compter sur la Russie de Poutine.

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2011, un premier tournant anti-Obama

Toujours en 2011, alors que les États-Unis d’Obama intensifiaient la pression sur el-Assad, Alexandre Loukachevitch, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères de l’époque affirmait que le Kremlin ne partageait absolument pas les points de vue européens et américains au sujet du président en place. S’opposant à toutes les résolutions présentées par le Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie plaçait ses pions. Aujourd’hui, celle-ci semble se former une alliance avec la Syrie et l’Iran notamment. Il faut dire que les liens entre Moscou et Damas sont forts et remontent à l’époque Brejnev à l’occasion en 1980, d’un traité d’amitié et de coopération.

La Russie, un allié de poids

Depuis, des milliers de Syriens vivent actuellement en Russie. Mais cette apparente proximité cache quelque chose d’autre. En effet, Moscou semble vivre dans la peur de la chute d’el-Assad, le garant de la non-tenue d’un front panislamique. Si ce dernier venait à tomber alors la route serait toute tracée pour des nations comme la Turquie, le Qatar ou l’Arabie Saoudite, qui pourrait profiter de l’occasion pour étendre leur influence, jusqu’aux confins du Caucase et peut-être même de l’Asie de l’Est. À ce titre, Moscou fait tout pour que le régime reste en place et se hisse à la hauteur des États-Unis et des autres nations qui font partie de ce front anti-régime, afin de faire barrage à une menace idéologique.

2013, une nouvelle escarmouche anti-américaine

En 2013, alors qu’Obama et Hollande souhaitaient frapper le régime Assad en Syrie après que des traces d’une possible attaque chimique aient été découvertes, Bachar el-Assad montait ainsi une nouvelle fois au créneau, affirmant ne craindre absolument personne. « La Syrie est capable de faire face à toute agression extérieure », avait-il alors lancé, ajoutant « Les grands perdants dans cette aventure, ce sont les États-Unis et leurs agents dans la région, en premier lieu l’entité sioniste ». Soucieux de faire les choses dans les règles, Obama avait alors annulé ses frappes préventives, préférant se tourner vers le Congrès américain.

Trump souhaite quitter ce bourbier

Face à la conviction d’el-Assad et à la possibilité de frapper des civiles, les grands chefs d’État ont souvent pris leur temps. Aujourd’hui, Trump semble lui aussi s’être pris les pieds dans le tapis. S’il a confié qu’il avait pour objectif d’en finir avec l’État islamique, ce dernier a compris que rester en Syrie s’apparentait à un véritable bourbier. Soucieux de faire rentrer ses troupes à temps, ce dernier a donc décidé d’entamer les grandes manœuvres, laissant d’ailleurs ses alliés Kurdes à la merci de l’armée turque qui a commencé à frapper les positions de la milice YPG pas plus tard qu’hier soir. Une Syrie une nouvelle fois prise entre deux feux. D’ailleurs, ces derniers se sont tournés vers Moscou, appelant Poutine à réagir. 

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