L’échec est retentissant. Pour Emmanuel Macron, qui souhaitait imposer Sylvie Goulard au sein de la Commission européenne, le coup est rude et trahit un défaut d’éthique et une certaine arrogance de pouvoir français face aux institutions. « Claque », « camouflet », « douche froide », le président français paie selon certains éditorialistes, une part d’arrogance. Se serait-il vu trop beau pour l’Europe ?
Habitué à réussir ses coups politiques en France, Emmanuel Macron s’est rendu compte, hier, que le Parlement européen n’était pas l’Assemblée nationale. En effet, un véritable front commun luttant contre le nouveau monde imposé par le président français peut se mettre en place. Selon Nicolas Beytout, de l’Opinion, Macron a reçu une leçon d’humilité qui fera date. « l’Europe n’est pas (n’est plus !) un sous-produit démocratique dans lequel on recycle les recalés de la politique nationale », a-t-il ainsi lancé, rappelant que Goulard a cessé d’être ministre en France.
Pour la presse, Macron paie son arrogance
Du côté de Cécile Cornudet des Échos, le constat est sensiblement similaire. Selon elle, Emmanuel Macron semblait persuadé de pouvoir anéantir le « vieux monde européen », comme il a pu rouler sur les partis politiques français. Une élue LREM affirme d’ailleurs que le président français s’est vu trop beau et a opté pour la même stratégie, que ce soit à Bruxelles ou à Paris avec l’Assemblée nationale. Cependant, les deux organes sont sensiblement différents.
Mais ce qui a le plus outré, c’est probablement la réaction post-défaite. Au cours d’une conférence de presse, Macron a rejeté la faute sur Ursula Von der Leyen, affirmant que celle-ci lui avait sous-entendu que sa candidate aurait sa place. « Calculs politiques, petitesse », Macron s’en est alors pris à tout le monde ne remettant pas une seule seconde sa stratégie en cause. « La claque pour défaut d’éthique est cinglante », affirme d’ailleurs Xavier Brouet, du Républicain Lorrain tandis que du côté de l’Union, on estime que Bruxelles plus que Paris, prendre au pied de la lettre les mots « transparence, moralité et exemplarité ».
Goulard, plombée par les affaires
En effet, Sylvie Goulard a une première fois quitté le gouvernement français après avoir été accusé d’emplois fictifs. Aujourd’hui mise en cause dans cette affaire, celle-ci avait exclu à plusieurs reprises de quitter la Commission européenne. Enfin, ses travaux réalisés auprès d’un think-tank américain, alors même qu’elle était eurodéputée posent question. Selon les premières analyses, Goulard aurait perçu entre 10 et 13.000 euros par mois. Des soupçons de conflits d’intérêts portant aujourd’hui sur cette collaboration.
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