Les débats sur le franc CFA continuent de nourrir l’actualité. La Fondation nationale des Sciences politiques à Paris en France a abrité en début de semaine une rencontre sur l’avènement de la monnaie unique en Afrique de l’Ouest. A ce rendez-vous où, on pouvait noter la présence de plusieurs centaines de personnes, l’ancien Premier-ministre du Bénin Lionel Zinsou a eu du mal à défendre les avantages que présente pour ses utilisateurs, la monnaie africaine arrimée à l’euro.
Le franc CFA est une taxe selon Kako Nubukpo
Face à l’ancien ministre togolais, Kako Nubukpo, l’économiste franco-béninois a tenté de faire comprendre à l’assistance que cette partie de l’Afrique gagnerait plus à une réforme de la monnaie plutôt qu’à son abandon. Pour lui, le franc CFA a le mérite de stabiliser les taux de changes. Mais son vis-à-vis s’est inscrit en faux contre ses allégations. L’ancien officiel togolais estime plutôt que cette monnaie ne rend aucun service à l’Afrique. En plus de « l’asservir » selon lui, la devise constitue en elle-même « une taxe sur les exportations et une subvention aux importations ».
La cheffe d’entreprise camerounaise Rebecca Enonchong qui avait également pris part aux débats n’avait pas hésité à qualifier d’« indécent » l’explication de Lionel Zinsou qui stipulait en effet que les 50% de réserves de changes confiés à Banque de France par les pays de la zone CFA servaient à payer les importations. Elle a notamment évoqué le cas des pays qui n’utilisent pas cette monnaie mais qui enregistrent paradoxalement de fortes croissances économiques. Rebecca Enonchong a cité en exemple le Rwanda qui n’était pas exposé à cette contrainte.
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