Le rappeur marocain Gnawi a donc été condamné par la justice à un an de prison. En effet, ce dernier était jugé lundi dernier, pour avoir proféré une série d’insultes à l’encontre des forces de l’ordre, lors d’un live instagram. Réglant ses comptes, le rappeur affirmait alors avoir été victime d’humiliations à la suite d’un contrôle de routine.
Toutefois, pour l’avocat de l’artiste, ce live instagram n’a rien à avoir avec cette condamnation. En effet, selon les dires de son conseil, la justice a décidé de se tourner à l’encontre du chanteur de Fez pour ce titre, “Vive le peuple”, racontant le malaise vécu et ressenti par la jeunesse marocaine. Un titre qui dérange dans les plus hautes sphères du pouvoir, d’autant que ce dernier a été regardé à plus de 15 millions de reprises sur les réseaux sociaux.
“Vive le Peuple”, un titre qui dérange
Interrogé au sujet de cette condamnation, Yahya Semlahi, coauteur du titre, n’a pas caché sa colère, affirmant que le pouvoir aurait dû prévenir en amont que les artistes n’avaient finalement pas le droit de s’exprimer. Affirmant vouloir créer pour que les gens réagissent, ce dernier continue ajoutant que lui et son compère, Gnawi, continueront de s’exprimer comme ils l’ont toujours fait, car ils n’ont rien à perdre.
Une arrestation politique ?
Dans ce titre, les deux hommes dressent un portrait au vitriol du Maroc, évoquant des sujets de société comme l’injustice, le chômage, la hausse de la consommation de drogue ainsi que la corruption et la pauvreté ambiante, palpable. Mais ce qui gêne le plus dans ce titre, c’est bien la façon dont les deux artistes s’adressent directement au roi Mohammed VI. Une ligne rouge a été franchie pour les autorités, pas pour les défenseurs du droit, comme le professeur Mustapha Schimi, qui rappelle que la constitution marocaine garantit avec son article 25, la liberté d’expression.