Espagne : Polémique après une décision de justice dans une affaire de viol

«Si vous résistez, ils vous tuent, si vous ne résistez pas, vous consentez. Que faire? ». Pouvait-on lire sur une pancarte de protestations lors d’une manifestation à Barcelone, contre une décision de justice sur un cas de viol en 2016. C’est qu’en Espagne, une distinction sémantique serait opérée entre l’abus sexuel et viol. Ce jeudi encore, la Cour aurait estimé que le fait pour cinq hommes d’avoir collectivement et sexuellement abusé d’une adolescente, n’était pas un viol, mais une « atteinte sexuelle » et jugé en conséquence. Une décision très controversée.

Sans lutte pas de Viol…

En Espagne pour qu’un abus sexuelle reçoive la classification de « viol », il semblerait qu’il faut que l’attaque ait été violente ou qu’elle ait  inclue une quelconque intimidation sinon l’acte était considéré comme une simple « atteinte sexuelle ». Autrement dit, pour être reconnue comme avoir été « violée » il fallait à la victime qu’elle se soit défendue.

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Une distinction juridique qui avait encore été appliquée ce jeudi, alors que cinq agresseurs sexuels étaient seulement condamnés à des peines allant de dix à douze  ans de prison, pour « atteinte sexuelle ». Alors que la peine aurait pu être plus conséquente si la charge pour « viol » avait été retenue. La raison : la victime ivre et inconsciente était de trop désarmée pour se défendre.

Une affaire qui aurait également bénéficié de la jurisprudence d’une affaire similaire en 2018, l’affaire de  « la Meute de Manresa ». La « Meute », c’était six hommes qui dans une villa de Manresa, une province au nord-ouest de Barcelone, abusait d’une jeune fille de 18 ans, qui cette fois également était trop ivre pour se défendre. Les membres de la « Meute » écopaient de neuf années de prison pour « abus sexuels ».

Une décision qui à l’époque déjà avaient suscité de vives protestations de la part de mouvements féministes et de la société civile espagnoles. Et poussé la Cour suprême a casser la décision. « Les victimes ne devraient pas être tenues de montrer un « comportement héroïque » pour démontrer l’absence de consentement », avaient déclaré les juges de la Cour suprême après avoir reconnu l’attaque comme un viol et mué la peine de neuf ans à 15 ans d’emprisonnement.

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