Il avait 22 ans. Il était étudiant à Lyon II dans le 7e arrondissement. Il était au milieu des difficultés financières et avait du mal à joindre les deux bouts. En désespoir de cause, il avait décidé d’en finir. En finir avec les problèmes et les difficultés. En finir avec la vie. Mais avant de partir, laisser un message. Donner l’alerte. C’est ainsi que ce jeune homme, armé d’un bidon d’essence et de son briquet, s’était rendu devant le centre des œuvres universitaires et sociales de Lyon ce vendredi 8 novembre. Là, il s’était aspergé de liquide inflammable et avait actionné son briquet.
Il avait flambé devant le Crous de Lyon. Les secours prévenus par sa petite amie étaient venus le sauver in extremis. Mais ce qu’il en restait n’était guère encourageant. Il avait brulé à 90%. Pronostic vital engagé. Mince espoir de le voir s’en sortir. Les causes de son geste seront précisées par l’enquête en cours. Mais on sait qu’il était désespéré.
Les syndicats étudiants consternés
Sur Facebook, il avait pris soin de dire pourquoi il agissait ainsi. « J’accuse Macron, Hollande, Sarkozy et l’UE de m’avoir tué, en créant des incertitudes sur l’avenir de tous-tes, j’accuse aussi Le Pen et les éditorialistes d’avoir créé des peurs plus que secondaires ». Il avait évoqué les raisons de son geste : les difficultés financières dues à ce qu’il n’était pas boursier. Il avait aussi désigné ses coupables : Macron, Hollande et Sarkozy. Mais aussi Le Pen, et l’UE.
Son syndicat, Solidarité étudiant-e-s pour lequel il était secrétaire fédéral et militant actif a exprimé sa douleur dans un communiqué. « Nous n’avons pas suffisamment de mots pour crier notre douleur et notre tristesse », dit le communiqué. Le syndicat UNEF a aussi exprimé son soutien aux Camarades de Solidarité et parle d’un acte politique : « C’est un acte politique qui met en avant une problématique vécue par de nombreux étudiants », déclare sa présidente, Mélanie Luce.
Rassemblement devant tous les Crous de France ce mardi
La ministre de l’enseignement supérieur était à Lyon ce samedi 09 novembre. Elle a fait part aux travailleurs et aux responsables de l’Université et du Crous de « sa profonde émotion face à l’acte dramatique commis par l’étudiant, auquel elle a adressé ses premières pensées ». L’université a informé de son intention de mettre sur pied une cellule psychologique dès mardi. De leur côté, les syndicats étudiants appellent à un rassemblement devant tous les Crous de France ce mardi. En attendant l’étudiant qui s’est immolé est entre la vie et la mort.
Laisser un commentaire