La fermeture des frontières nigérianes est plus que jamais d’actualité, surtout après la hausse du prix du Kpayo (essence de contrebande). Le Directeur général de l’Agence Béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABeGIEF) a bien son point de vue sur la situation et il l’a exprimé à travers une récente interview accordée au quotidien de service public La Nation.
Pour Marcel Ayité Baglo, le Nigéria « constitue un très gros marché pour les pays de l’Afrique de l’Ouest. Ce qui lui donne l’impression qu’aucun pays africain ne peut survivre sans lui. Résultat, il a procédé à la fermeture unilatérale de ses frontières, contrairement aux directives de la Cédéao ». En agissant ainsi, le pays pense que « nous viendrons nous mettre à genoux. Ce qui n’est pas le cas » fait remarquer le Dg de l’ABeGIEF.
« Le Bénin est très important pour le Nigéria et réciproquement »
Les Béninois savent désormais qu’ils doivent compter sur leurs propres forces, poursuit-il, persuadé que la fermeture des frontières est une avancée pour le Bénin. La preuve, les produits locaux trouvent d’autres portes de sortie dans la sous-région. Quand on lui demande s’il veut laisser croire que le Nigéria est plus affecté par la situation que le Bénin, il répond en évoquant quelques faits éloquents.
« Dans quel pays les populations ont marché contre le gouvernement, où les parlementaires ont interpellé le gouvernement sur la fermeture des frontières si ce n’est le Nigéria ? Le Bénin est très important pour le Nigéria et réciproquement » juge-t-il. Marcel Ayité Baglo a par ailleurs dit ce qu’il pensait sincèrement des frontières en Afrique. Pour lui, c’est une arme géopolitique utilisée par les néocolonialistes pour nous maintenir dans la dépendance.
« Chaque fois qu’un pays tente de résister, ils utilisent le pays voisin pour le déstabiliser »
« Chaque fois qu’un pays tente de résister, ils utilisent le pays voisin pour le déstabiliser », accuse le patron de l’ ABeGIEF. Il a donné l’exemple de la révolution pour étayer ses propos. A l’en croire pendant cette période de l’histoire du Bénin, toutes les réunions de l’Union européenne concernant le Bénin se tenaient à Lomé.
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Tous les grands aéroports se dirigeaient vers le Burkina Faso.
« C’était juste une stratégie pour faire croire aux Béninois que le feu Mathieu Kérékou devrait être destitué » pense-t-il, martelant que les frontières ont été tracées pour empêcher nos pays de se développer. C’est une arme aux mains des partenaires pour nous faire tomber, ajoute-t-il, regrettant que les pays africains n’aient pas encore pris conscience de ce fait.
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