Nucléaire iranien : Téhéran met les bouchées doubles

Les chiffres sont là. En effet, alors que l’accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 est désormais en suspens, Téhéran a confirmé avoir largement augmenté sa vitesse de production d’uranium faiblement enrichi, à cinq kilos par jour. Une annonce confirmée par Ali Akbar Saléhi, vice-président de la République islamique et chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA). 

Comparé au mois de septembre dernier, ce chiffre est dix fois plus important. Une augmentation des cadences dont l’objectif reste incertaine. En effet, l’accord de Vienne limite la production iranienne à un certain seuil par an. Aujourd’hui, Téhéran est bien au-dessus et continue de provoquer les pays signataires en allant toujours plus loin, toujours plus vite. Une manière pour l’Iran de riposter à la décision américaine qui a été celle de se désengager du traité signé, le président Trump estimant que cet accord n’était pas assez restrictif.

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L’Iran, une pression palpable

À l’époque, l’Iran devait ainsi enrichir de l’uranium à 3,67 % maximum, pour une production totale de 300 kilos par an. Aujourd’hui, l’Iran enrichit son uranium à un taux de 4.5%, supérieur à la limite imposée donc, mais aussi bien loin des 90% d’enrichissement nécessaire à une production dont l’usage se veut militaire. Afin de prouver que l’accord ne tient plus qu’à un fil, Téhéran a annoncé la mise en route d’une nouvelle centrifugeuse, qui contribuera ainsi à produire toujours plus. Une décision qui agace l’Union européenne.

Téhéran ne reculera devant rien

En effet, les pays européens signataires, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont rappelé qu’ils soutiendraient l’accord de Vienne, si et seulement si l’Iran venait à respecter ses engagements pris par le passé. Ali Akbar Saléhi lui, semble jouer sur la situation et, dans un entretien accordé à la télévision d’État, n’a pas manqué de saluer l’ennemi américain, qui a offert à l’Iran la capacité de démontrer toutes ses capacités technologiques. La situation elle, ne risque d’ailleurs pas de s’améliorer.

Lundi prochain marquera la fin du délai de 60 jours imposé par l’Iran à ses partenaires européens, russes et chinois. Dans les faits, ces nations devaient aider l’Iran à trouver un moyen de contourner les sanctions américaines. Cependant, rien n’a avancé. Résultat, Téhéran a d’ores et déjà menacé de passer à ce qui est considéré comme la quatrième phase de la « réduction de ses engagements en matière nucléaire ».

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