L’ex homme fort de la Gambie, Yaya Jammeh, dont les 22 années de pouvoir aurait été marquées par de nombreuses violations des droits de l’homme, perdait en décembre 2016, les élections face au chef de l’opposition Adama Barrow. Seulement, il avait fallu une implication de l’armée pour forcer Jammeh qui déniait le résultat des urnes, à céder son fauteuil et à partir pour l’exil en Guinée équatoriale en janvier 2017. Depuis, l’homme n’avait cessé de dire son désir de revenir au bercail. Un retour auquel le nouvel homme fort du pays, Adama Barrow, ne semblerait pas s’opposer.
Retour oui, mais sous certaines conditions
Le président Barrow dès son arrivée au pouvoir, avait cherché à imprimer sa marque et sa volonté de rupture d’avec l’ancien régime. Le nouveau président s’était donc de prime abord attaqué aux « Jungulars » ; cette milice militaire secrète crée par Jammeh et réputée être le bras armé de sa dictature et l’outil de sa répression. De nombreux officiers supérieurs militaires s’étaient donc vu soit rétrogradés, soit limogés.
Mais pour l’ex président Jammeh tous ces actes posés par la nouvelle administration étaient « choquants et subversifs », ajoutant en l’occurrence, « aucun homme ni aucun esprit ne peut m’empêcher de revenir en Gambie ». Des propos qui avaient fuité courant Juillet 2018, d’un appel téléphonique entre Jammeh et un membre influent de l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotiques (APRC), l’ancien parti au pouvoir ; et qui avaient fait le buzz sur internet via les réseaux sociaux. Mais l’Ex président n’avait jamais fait mine de revenir.
Cependant, très récemment, alors qu’il aurait été en déplacement à Foni Sibanor, la ville natale de l’Ex président Jammeh ; le président Barrow aurait déclaré qu’il ne voyait aucune raison de s’opposer au retour de l’ancien dictateur. Mais pour l’actuel homme fort du pays, Yaya Jammeh ne pouvait revenir et « jouir de tous les privilèges dus à son rang d’ancien président », que s’il était disposé à renoncer à ses « droits civiques ». Cela pourrait équivaloir pour Jammeh, à renoncer entre autres, à une éventuelle éligibilité, au droit d’exercer une fonction juridictionnelle et surtout au droit de vote.
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