La crise anglophone camerounaise continue de faire parler d’elle dans la presse internationale. En effet, cette crise socio-politique qui prévaut dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun depuis quelques années, avec notamment à la base des revendications sécessionnistes anglophones, avait beaucoup secoué le pays.
Depuis 2016, elle aurait fait 2000 morts, des dizaines de milliers de réfugiés et 530 000 déplacés internes, d’après l’ONG International Crisis Group. La situation avait suscité des réactions dans la classe politique camerounaise, et avait amené l’opposition à boycotter les prochaines élections législatives et municipales.
La pacification du nord-ouest et du sud-ouest
Le 25 novembre 2019, le leader du principal parti d’opposition au Cameroun, Maurice Kamto avait appelé les camerounais à ne pas approuver des élections qui ne ramèneront pas la paix dans le pays. A ce moment, il avait évoqué la pacification du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, sans laquelle les habitants de ces régions ne seraient pas considérés comme des camerounais.
C’est dans ce contexte que le Parlement camerounais a voté hier mercredi 18 décembre 2019, un projet de loi sur la décentralisation. Celui-ci confère un statut spécial au nord-ouest et au sud-ouest du pays. Le texte prévoit entre autre « un régime juridique particulier » pour ces régions du Cameroun.
Des politiques en matière de justice et d’éducation
Par le vote de ce texte les régions anglophones pourront bénéficier d’une chambre des chefs traditionnels et d’une chambre des représentants. Notons que le statut spécial accordé aux deux régions camerounaises, est la principale recommandation sur laquelle les participants au grand dialogue national convoqué par le président camerounais Paul Biya, s’étaient entendus.
Et si la loi venait à être approuvée par le Sénat et Promulguée par le président de la République, le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun se verront autorisés à mettre en place des politiques publiques dans les domaines de la justice et de l’éducation.