Enquêtes de la CPI, l’Afghanistan dit niet

Kaboul dit non. En effet, l’Afghanistan a refusé la demande de la Cour pénale internationale d’entamer une série d’enquêtes sur les crimes commis sur place. Soucieuse de préserver l’indépendance de la CPI ? La procureure Fatou Bensouda a décidé de faire appel de cette annonce. De son côté, l’Afghanistan affirme être en mesure de pouvoir enquêter et juger de par lui-même.

Le procès en appel lui, a débuté le 4 décembre dernier. Depuis, avocats et juristes se succèdent à la barre de la CPI afin de débattre sur le sujet des crimes commis depuis 2003 en Afghanistan. Si Kaboul s’oppose fermement à l’ouverture d’une enquête de la Cour pénale internationale, la CPI elle, envisage de faire le forcing. Problème, elle ne pourra s’emparer du dossier si et seulement si le juge en charge de l’affaire estime que l’Afghanistan n’est pas en mesure de réaliser ce travail d’enquête de son propre chef.

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Kaboul insiste, la CPI ne viendra pas

C’est d’ailleurs sur ce point que Kaboul insiste, affirmant être en mesure de mener cette enquête. L’ambassadeur d’Afghanistan aux Pays-Bas, monsieur Homayoon Azizi implore la CPI de laisser son pays être le seul juge de cette situation, affirmant en outre qu’une décision contraire viendrait saper les efforts entrepris par les dirigeants afin de rebâtir la paix dans le pays. Cela reviendrait notamment à démontrer que le pays n’est pas en mesure d’assurer la moindre responsabilité légale d’un point de vue international. En outre, la pression sur les talibans s’accentuerait, dans une période où ces derniers négocient avec Washington.

La cour d’appel rendra un jugement très attendu

Ce procès lui, fait suite à une décision rendue en première instance selon laquelle une enquête sur des crimes de guerre commis aussi bien par les talibans que par l’État islamique ou encore les forces armées afghanes et américaines, n’avaient aucun intérêt pour la justice puisque personne, dans ce dossier, ne souhaite coopérer. Résultat, il serait pratiquement impossible pour les acteurs engagés de récolter des preuves et d’entendre des suspects. Une décision que Fatou Bensouda a décidé de contester en appel.

Face à la pression de la procureure, Kaboul a d’ailleurs tenté de reprendre la main sur ce dossier, affirmant que si les autorités afghanes n’étaient pas en mesure d’assurer une enquête, alors la Cour pénale internationale, ne le pourrait également. Afin d’appuyer son propos, l’ambassadeur afghan aux Pays-Bas a rappelé qu’en 2017, Fatou Bensouda avait refusé de se rendre à Kaboul pour des raisons de sécurité. Suffisant pour se faire entendre par la cour d’appel ? La réponse sera connue dans les prochaines semaines.

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