Le pouvoir Buhari vivement critiqué après l’arrestation d’un opposant

Vendredi dernier, le journaliste et opposant nigérian Omoyele Sowore, était de nouveau appréhendé en plein tribunal par des agents de la DSS (Department of State Security), les services de renseignements nigérians, alors même que l’opposant sortait d’une audience qui lui garantissait une libération sous caution après plusieurs semaines de détention provisoire pour « trahison, blanchiment d’argent et cyber-harcèlement du président ».

Quand Buhari resserre l’étau autour d’un opposant

Sowore, éditeur du nouveau site de Sahara Reporters, basé aux États-Unis, et candidat malheureux aux élections présidentielles de février dernier avait été arrêté le 3 août après avoir appelé à une manifestation nationale contre le président Muhammadu Buhari. Détenu depuis ce jour-là,  un tribunal fédéral aurait ordonné, ce vendredi,  la relaxe du journaliste, moyennant caution en attendant son procès programmé pour février 2020.

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Et ce serait justement ce vendredi, alors que le juge venait à peine de lever la séance et que Omoyele Sowore  et ses avocats se trouvait encore en plein salle d’audience, que selon la presse, des responsables du DSS, « brandissant des armes à feu », auraient fait irruption dans la salle d’audience du tribunal d’Abuja pour opérer une nouvelle arrestation de l’opposant. Une manœuvre démentie ce dimanche par  le porte-parole  de la DSS, Peter Afunnya, pour qui aurait nié « l’intrusion d’agents à l’intérieur du tribunal ».

Le fait est que, l’opposant et activiste, Omoyele Sowore,  se retrouvait une nouvelle fois entre les mains des services de renseignements pour, selon la raison donnée à son avocat, Femi Falana, « un nouvel interrogatoire ». Cependant, cette nouvelle arrestation avait au Nigéria et à l’international soulevé de vives réactions.  

Pour Amnesty International, Sowore était un prisonnier d’opinion, alors que pour la Clooney Foundation for Justice,  « Il est scandaleux que le Nigéria continue d’emprisonner un journaliste et candidat à la présidence après qu’un tribunal a ordonné sa libération ».

Au Nigéria, le professeur Wole Soyinka, prix Nobel de littérature aurait décrit la nouvelle arrestation comme étant alarmante et dégradante pour le système judiciaire du pays, réitérant sa « préoccupation (…) face à l’escalade de la dégradation du système judiciaire, dont la désobéissance aux ordonnances (…) devient rapidement la norme ».

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