Invité sur l’acte 26 du «Forum culturel du Bénin», samedi 4 janvier 2019 au centre culturel Artisttik Africa à Cotonou, sa majesté Daagbo Hounon Houna II, chef spirituel suprême du vodoun, a été interrogé entre autres, sur le format actuel de la fête du vodoun au Bénin.
Le débat sur la place du vodoun dans le développement du tourisme culturel au Bénin, samedi dernier, lors de la rencontre mensuelle d’échanges et de réflexion sur les enjeux de culture et de développement, n’a pas occulté le 10 janvier, vu comme une date et un événement à caractère aussi touristique. A propos, Dada Daagbo Hounon Houna II estime qu’il y a un écart entre l’initiative dans son idée originelle et telle qu’elle est pratiquée désormais.
« 10 janvier, ça a été dénaturée », affirme le chef spirituel suprême du vodoun. Le dignitaire raconte que l’initiative remonte en 1728. Il s’agissait, à l’en croire, de rituels dédiées à la diaspora. «Nos frères qu’on a amenés, que ces rituels fassent qu’ils reviennent », indique sa majesté. L’emplacement à Ouidah, la porte du non retour, à la plage en est une illustration. Mais c’était un peu dans la clandestinité pour que ce ne soit pas un affront au roi.
10 janvier sous le coup de la politisation à outrance
En 1988, il y a eu l’idée de rendre la pratique publique. « C’était sous forme de pèlerinage où jusqu’au nord, tout le monde descend à Ouidah », informe sa majesté. Mais si désormais, c’est devenu itinérant voir même une fête qui s’organise un peu partout dans chaque localité, c’est d’abord dû à « la politisation à outrance » de l’initiative. Il rappelle que la forme tournante devrait commencer en 1999 entre Ouidah et Grand-Popo mais certains dignitaires ont senti que c’était « une peau de banane ». Ils se sont abstenus de se rendre à Grand-Popo et sont restés sur la place habituelle.
Daagbo Hounon Houna II relève que ce n’est pas seulement l’acte des politiciens mais celui aussi de certains garants de la tradition qui revendiquaient que chez eux aussi, ils ont le vodoun et méritent d’organiser ou d’accueillir la fête du 10 janvier. A en croire le dignitaire, il y a des pourparlers pour revenir à cette forme de pèlerinage à Ouidah autour du 10 janvier.
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