Envoi de soldats en Libye : Erdogan obtient le soutien du Parlement

Ce jeudi, les députés du parlement turc ont adopté à la majorité une motion permettant à Recep Tayyip Erdogan de franchir le pas et d’envoyer des militaires en Libye, afin d’y soutenir le GNA, le Gouvernement d’union nationale d’el-Sarraj, directement reconnu par l’ONU comme étant l’entité supposée diriger le pays.

La session de jeudi ne laissait que peu de place au doute. En effet, 325 députés ont voté en faveur du texte ouvrant la voie à une intervention militaire en Libye, contre 184 en défaveur du texte. 

De fait, durant un an, le président Erdogan a reçu l’autorisation d’intervenir du côté de Tripoli, afin d’y soutenir le gouvernement d’el-Sarraj, aux prises avec les forces du maréchal Haftar qui, depuis avril dernier, tente de reprendre le contrôle du pays.

Erdogan, le poids d’une décision

Aujourd’hui, la décision d’intervenir revient donc au président turc lui-même. À diverses reprises, ce dernier a menacé les forces d’Haftar d’envoyer ses hommes, poussant de fait le maréchal à se tourner vers l’Égypte afin de réclamer du renfort.

Toutefois, dans le cas où la Turquie venait à sauter le pas, le conflit entrerait dès lors dans une dimension internationale puisque les répercussions pourraient être bien plus graves qu’imaginées.

Entre l’Égypte, l’Arabie Saoudite, les Emirats ou encore le Qatar, de nombreuses nations sont concernées de près ou de loin par ce conflit et les intérêts des uns et des autres pourraient être directement menacés.

Ankara espère une changement de stratégie

Du côté du pouvoir, la pression reste toutefois constante. Fuat Oktay, vice-président, a ainsi affirmé que les forces armées turques étaient prêtes à intervenir.

Ce dernier n’a toutefois pas dévoilé davantage d’informations concernant la façon dont celles-ci pourraient être déployées, Oktay assurant toutefois croire en l’effet dissuasif de la ratification du texte. 

Selon lui, les forces pro-Haftar pourraient être forcées de revoir leur stratégie et, pourquoi pas, arrêter l’offensive sur Tripoli. L’enjeu est donc très sérieux et les répercussions des décisions de chacun pourraient avoir un impact réel sur la stabilité de la région.