Erdogan se tourne vers des syriens pour combattre en Libye

La Turquie est plus que jamais impliquée dans le conflit libyen. Alors que le pays de Recep Tayyip Erdogan reconnaît avoir envoyé en Syrie tout juste 35 conseillers militaires ayant la mission de former les hommes du Gouvernement d’union nationale (GNA) du premier ministre Fayez al-Sarraj, des données très sérieuses font état de la présence en Libye de mercenaires recrutés en Syrie par la Turquie pour combattre en Libye. Ces mercenaires sont des ex-miliciens syriens qui combattaient en Syrie les hommes de Bachar Al-Assad et les Kurdes du YGP.

Officiellement donc seuls 35 turcs seraient présents en Libye pour former les hommes de Sarraj à maniement des drones et des armes anti-aériens. Mais selon des sources dignes de foi, près de 2000 mercenaires syriens et turcs seraient actuellement en Libye pour combattre aux côtés du Premier ministre Fayez alSarraj officiellement reconnu par l’ONU ainsi que par les principales capitales occidentales et soutenu et financé par le Qatar et la Turquie pour lutter contre les hommes du Maréchal Khalifa Haftar, dont les forces armées sont basées à Benghazi.

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Des conditions plutôt alléchantes pour les mercenaires syriens

Les éléments syriens présents en Libye viendraient entre autres de deux unités de combats syriens nommées Liwa Sultan Souleymane Chah et Faylaq al-Majed, des groupes ayant récemment combattu les Kurdes syriens dans l’offensive turque si décriée de 2019, selon l’Organisation syrienne des droits de l’homme (OSDH). Ces soldats auraient été fortement motivés par des conditions plutôt alléchantes proposées par la Turquie. Leurs soldes auraient été multipliés par 20, et s’élèveraient à 2000 dollars avec à la clé un contrat de six mois. Ils auraient aussi reçu de la Turquie la promesse d’être rapatriés et inhumés dans leur pays s’ils tombaient sur le champ de bataille.

Des mercenaires soudanais pour soutenir Haftar

Du côté adverse, on n’est pas en reste. Le Maréchal Khalifa Haftar et son Armée nationale libyenne (ANL) sont discrètement soutenus par la très puissante Russie, mais aussi par les riches pays arabes pétroliers que sont l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes-Unis, l’Egypte et la Jordanie. Le camp du Maréchal de 76 ans bénéficie aussi d’un important contingent de près de 4000 mercenaires soudanais appuyés par quelques centaines de combattants russes envoyés assurément par le président Poutine. Haftar a remporté ces derniers jours plusieurs victoires d’importance dont la prise de la ville de Syrte et menace très sérieusement de prendre Tripoli.

La Turquie et la Russie sont donc les principales forces qui occupent la scène libyenne et s’opposent très âprement. On comprend donc que le cessez-le-feu lancé par ces deux dirigeants la semaine dernière à Ankara ait été entendu et qu’il soit respecté par les deux camps qui s’affrontent depuis le dimanche à 00 heure. Une chance sera donc donnée au dialogue en Libye. Mais il faut dire que la probabilité de voir un dialogue aboutir entre les forces en présence relève plutôt d’un mythe.

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