Soudan : rébellion ou tentative de coup d’état?

Le Soudan est en pleine transition politique depuis le renversement, par un coup d’état, de l’ancien président Omar el-Béchir. Mais avant que ce dernier ne quitte le pouvoir, d’importants mouvements de protestation réprimés par les forces de l’ordre avaient eu lieu, entraînant au moins 177 morts d’après Amnesty International. Un bilan revu à la hausse par un comité de médecins proche des manifestants qui a porté à plus de 250 le nombre des victimes issus de la répression des manifestations. Depuis, le pays essaie de se reconstruire avec un gouvernement de transition qui avait promis de mener des réformes au sein des services de sécurité, entre autre. C’est dans ce contexte que plusieurs tirs d’armes ont été effectués dans des bases militaires, blessant cinq personnes.

Des tirs incessants

Des tirs d’armes à feu ont retenti dans deux bases des services de sécurité soudanais dans la capitale Khartoum, le mardi 14 janvier 2020. Des témoins ont indiqué qu’il y a eu des tirs sur une base de Khartoum-Nord, dans la périphérie de la ville, ainsi que sur une base du quartier de Riyadh. Ces deux lieux abritent l’ancien Service national de renseignement et de sécurité soudanais (NISS). Un correspondant d’un média français a parlé d’importants tirs incessants sur la base de Riyadh se trouvant à proximité de l’aéroport de Khartoum. Il a fait savoir que les tirs ont par la suite baissé d’intensité, tout indiquant avoir vu des véhicules transportant des membres des Forces de soutien rapide (RSF) et des soldats qui allaient en direction de ces bases.

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Un montant pour la retraite refusé

Une source sécuritaire a confié à un média français que les tirs ont d’abord commencé sur une base à Al-Obeid, puis se sont étendus à Khartoum. Selon le porte-parole du gouvernement soudanais Faisal Mohamed Saleh « des soldats de centres opérationnels des services de sécurité ont débuté une rébellion dans certaines parties de la capitale ». Il a fait savoir que les tirs ont eu lieu parce que les soldats ont refusé le montant qu’ils ont reçu pour leur retraite. A l’en croire, certains soldats sont descendus dans la rue où ils ont érigé des barricades et tiré en l’air. Les médecins proches des mouvements de protestation ont affirmé qu’il y a eu 5 blessés dont un gendarme et un enfant de 15 ans.

Le FLC appelle au calme

La principale organisation de la contestation, les forces pour la liberté et le changement (FLC) ont exhorté les populations au calme. Dans un communiqué, le FLC a appelé le peuple soudanais « à ne pas donner une chance à ceux qui veulent entraîner » le Soudan au carnage. Dans un autre communiqué, le NISS a indiqué sans faire mention des coups de feu, que certains de ses membres n’ont pas accepté les compensations financières qui leur ont été proposées pour leur retraite, pendant que le NISS se trouve en pleine restructuration.

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