Homosexualité : la leçon de Macky Sall à Justin Trudeau

Ce mercredi, le premier ministre canadien était en visite au Sénégal. Le Sénégal reconnue une nation modérée, à prédominance musulmane, mais où l’homosexualité était criminalisée et passible de peines de prison. Au cours de sa visite donc, le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait jugé opportun de souligner l’impasse que les États-Unis, le Canada et d’autres pays occidentaux ont à persuader le Sénégal et d’autres pays africains à ne pas criminaliser l’homosexualité. Mais répondant au premier ministre canadien, le président sénégalais, Macky Sall, avait rappelé que la Loi était question de culture.

L’homosexualité punie au Sénégal

Au Sénégal, la Loi était claire : « sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe (…) ». L’homosexualité était donc punie aux termes de l’article 319 du code pénal sénégalais. Cette criminalisation de l’Homosexualité avait mis ce pays à dominance musulmane comme bien d’autres pays en Afrique, en conflit avec les standards  internationaux donc occidentaux des droits de l’homme. En 2010, Human Rights Watch dans un rapport avait, à cet effet, demandé l’abrogation de cette loi et exhorté le gouvernement sénégalais  « à protéger tous les membres de la société, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur manière d’exprimer leur identité sexuelle ». Une requête à laquelle le Sénégal n’avait pas donné de suite.

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Ce Mercredi arrivait à Dakar, le premier ministre canadien, Justin Trudeau connu pour son combat en faveur de des droits de l’homme et des minorités, mais aussi en faveur de la cause LGBT. Une autre étape dans son périple africain pour motiver le soutien de la candidature de son pays à l’obtention d’un siège au Conseil de Sécurité des Nations Unies. M. Trudeau qui s’était fait accompagner de Jacqueline O’Neill, première ambassadrice du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité, n’avait pu, au Sénégal, ne pas évoquer, les questions qui fâchent.

Le monde est riche de sa diversité

Au cours du point de presse conjoint délivré à l’issue de leur rencontre, le chef d’état canadien avait fait savoir que la question des droits LGBT, avait été évoquée et discutée « brièvement ». Mais cette discussion semblait en effet avoir été trop brève pour réussir à faire changer  à Macky Sall sa position sur la question. Car avait tenu à préciser, le chef de l’Etat sénégalais, « les lois de notre pays obéissent à des normes qui sont le condensé de nos valeurs de culture et de civilisation». Ce ne serait donc pas demain la veille, avait-il clairement laissé entendre, qu’on pourrait voir dans les rues sénégalaises, une « Gay Pride » et cela selon Macky Sall, n’aurait rien à voir avec « l’Homophobie ».

Le président sénégalais, avait défendu la position de son pays en matière de législation en expliquant aux journalistes présents qu’on pouvait toujours parler de globalité et de « village planétaire », mais que tout le monde ne pouvait partout faire la même chose puisse que chaque nation , chaque pays avait « son propre métabolisme ».

En 2013, déjà le président Macky Sall défendant la position du Sénégal sur les droits des LGBT au président américain Barack Obama avait déclaré : « Nous ne demandons pas aux Européens d’être des polygames … Nous aimons la polygamie dans notre pays mais nous ne pouvons pas l’imposer dans la vôtre. Parce que les gens ne le comprendront pas, ils ne l’accepteront pas. C’est la même chose ».

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