Alors que le procès en appel du journaliste Ignace Sossou serait prévu pour ce vendredi 28 février, huit organisations ont appelé à sa libération après l’audience. Il s’agit d’Amnesty International, de l’Association des Blogueurs du Bénin, de l’Association des blogueurs pour une citoyenneté active-Niger, du Réseau panafricain des blogueurs et web-activistes (Africtivistes), de la Plateforme Citoyen 229, de Reporters Sans Frontières (RSF), du Réseau des blogueurs du Burkina Faso et de Voix et Action Citoyenne.
« Ce procès en appel doit être saisi comme une opportunité pour procéder à sa libération immédiate et sans condition »
Pour ces organisations, la condamnation du journaliste à 18 mois de prison pour « harcèlement par le biais de moyens de communication électronique » doit être annulée par les autorités béninoises. La directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International dit ne pas comprendre qu’on enferme un journaliste pour avoir repris des propos tenus par le procureur du tribunal de Cotonou.
« En arrêtant et en maintenant en détention Ignace Sossou qui n’a fait que reprendre les propos publics d’une autorité judiciaire, les autorités béninoises ne font que confirmer leur volonté d’exercer une pression injustifiée sur les journalistes et la liberté des médias » accuse Samira Daoud. « Ce procès en appel doit être saisi comme une opportunité pour procéder à sa libération immédiate et sans condition » poursuit la militante des droits de l’homme.
« Aucun blogueur, ou journaliste ne devrait aller en prison pour avoir simplement exercé son métier »
Reporters sans frontières de son côté assure que si le journaliste n’est pas libre de ses mouvements après ce procès, « cela signifierait que n’importe quel journaliste exerçant au Bénin et rapportant fidèlement des déclarations pourrait dorénavant être jeté en prison ». Le président de Africtivistes s’est quant à lui attaqué au code du numérique qui a permis d’enfermer le journaliste. Pour Cheikh Fall, cette loi n’a fait que créer un climat de répression et apporter des restrictions au droit à la liberté d’expression au Bénin.
« Aucun blogueur, ou journaliste ne devrait aller en prison pour avoir simplement exercé son métier. Les autorités doivent modifier les dispositions liberticides de cette loi et la rendre conforme aux normes internationales relatives à la liberté d’expression, notamment en dépénalisant les délits de presse, y compris en ligne et la publication de fausses informations » poursuit-il.
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