Économiste de renom, Lionel Zinsou a souvent convolé en justes noces avec des opinions qui ne manquent pas de créer la polémique. Jusqu’à la récente annonce de la disparition prochaine du franc CFA en Afrique de l’Ouest, le franco-béninois a toujours louangé cette monnaie, par exemple. Il a même « battu campagne » pour l’entrée du Maroc dans la Cedeao. Des positions qui lui valent des critiques de la part de ses détracteurs africains. Mais lui, il reste fidèle à ses convictions comme celles relatives au discours sur le surendettement de l’Afrique.
« Comment peut-on dire que l’Afrique se surendette alors que dans bon nombre de domaines cruciaux, elle est totalement non financée? »
En effet, dans une récente publication du site lenouvelEconomiste.fr, l’ancien Premier ministre béninois fait clairement savoir que le continent n’est pas surendetté. Il est plutôt sous-financé. « Comment peut-on dire que l’Afrique se surendette alors que dans bon nombre de domaines cruciaux, elle est totalement non financée ? » s’interroge-t-il. Pour lui, avec un taux d’endettement moyen autour de 55-60% du PIB, le poids de la dette des pays africains reste très inférieur à celui des pays développés.
L’économiste assure que les pays qui sont en situation de surendettement public en Afrique sont ceux qui ont « été pris de court par la rechute des cours des matières premières après des investissements importants comme le Mozambique, l’Angola, la République du Congo ». Il est donc clair pour Lionel Zinsou que le continent dans son ensemble n’est pas surendetté.
La clé de la croissance de l’Afrique
Il déplore d’ailleurs le reproche qu’on fait aux africains. A l’en croire, on les accuse de faire trop de dette commerciale ou de s’endetter sur le marché international des obligations. « Bref on les culpabilise, alors que le problème n’est pas du tout celui-là, puisque l’Afrique reste globalement largement sous financée » indique le banquier d’affaires.
Il en veut pour preuve, le faible taux de financement du logement par le crédit et les problèmes rencontrés par les Petites et Moyennes Entreprises (PME) sur le continent. Selon le franco-béninois, si l’on exclut les grandes signatures d’entreprises, les PME ne sont pas financées ni pour leurs investissements, ni pour leurs fonds propres.
Le mécanisme de crédit à 90 jours est inconnu. « L’Afrique manque d’oxygène financier » fait-il savoir . Et cela de son point de vue est très peu mis en lumière contrairement au discours sur le surendettement. « Or, ce sujet est la clé de la croissance demain en Afrique » conclut-il.
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