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Lutte contre Boko Haram : Buhari contredit par des leaders nigérians

Ce jeudi, le président nigérian, Muhammadu Buhari, s’exprimait au cours d’une cérémonie de remise de matériels de guerre à l’armée nigériane. Au cours de cette cérémonie, il avait fait au sujet de l’insurrection terroriste dans le Nord de son pays, des affirmations qui avaient paru tendancieuses pour classe politique de son pays. Pour Buhari, Boko Haram « aurait été défait » ou du moins sur le point de l’être. Pour des chefs de communautés et cadre politiques originaires des régions les plus touchées par Boko Haram, les déclarations du chef de l’état, étaient tout autant erronées que présomptueuses.

Buhari se fait rabrouer

Le président s’était exprimé ce jeudi, lors de la mise en service de deux hélicoptères aux forces armées nigérianes ; un ‘’ Agusta 109 Power’’ et un ‘’MI-17 E à Eagle Square’’. Une occasion toute trouvée pour le président nigérian de faire une adresse sur la sécurité au Nigéria et bien entendu sur la gestion de la menace terroriste Boko Haram. Au cours de son allocution, le président Buhari déclarait ; « Je tiens, encore une fois, à saluer la détermination de nos forces armées et les contributions inestimables de toutes les agences de sécurité pour leurs efforts dans la décimation de Boko Haram ». Une affirmation que semblait corroborer, le chef d’état-major de la Force aérienne, le maréchal Sadique Abukakar, présent à ses côtés ce jour-là.

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Mais pour de nombreux leaders du Nord, la région la plus touchée par les exactions des factions terroristes, il appartenait aux populations des communautés affectées; de déclarer que la menace avait été ou non éradiquée. C’était l’essentiel des réactions de l’ancien officier de liaison du défunt président Shehu Shagari, Alhaji Tanko Yakassai, du député Junaid Mohammed ou encore, de l’ancien gouverneur de l’ancien État de Kaduna, Alhaji Balarabe Musa. Selon Alhaji Balarabe Musa,  sa contrée ferait toujours face à d’épineux problèmes de sécurité et pour l’honorable Junaid Mohamed ; il faudrait « plus que de simples paroles ou déclarations des chefs des services ou du président » pour que les populations soient assurées que « le long cauchemar national de Boko Haram » était terminé.

D’autres réactions avaient été plus vives, comme celle d’associations estudiantines, telles le ‘’Conseil Igbo des étudiants’’ ou le ‘’Conseil des aînés yoruba’’ ou encore l’Association nationale des étudiants des écoles polytechniques. Pour ces associations le président aurait été induit en erreur par de fausses informations, provenant de ceux-là mêmes chargés de lui dire la réalité de la situation. « Ce n’est pas la première fois que nous entendons que Boko Haram a été techniquement vaincu ou décimé. Quels critères ont-ils utilisés pour déterminer le niveau de décimation? » Avaient interrogé les associations dans un point de presse conjoint ce vendredi à Kaduna.

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