La ville d’Idlib reçoit une avalanche de bombes depuis plusieurs semaines. La situation humanitaire dans cette région au nord-ouest de la Syrie est particulièrement préoccupante. Mais la communauté internationale paraît totalement ignorante de ce qui se joue aujourd’hui en Syrie et semble accepter que le massacre en cours continue pour des raisons incomprises de Raphaël Pitti, médecin spécialisé dans la médecine d’urgence et la médecine de guerre.
Sur Franceinfo, Raphael Pitti s’offusque de ce que l’offensive de l’armée syrienne appuyée par la Russie de Poutine soit une chose apparemment normale pour les autres populations du monde. L’homme se dit «effaré, scandalisé, atterré devant ce drame humain et devant l’indifférence généralisée du monde occidental en particulier». Il rappelle que les hôpitaux sont régulièrement détruits dans cette ville et prévient de ce que la population est prise au piège devant la percée des troupes de Bachar al-Assad et les bombardements russes. «Ces personnes manquent de tout, nous sommes en plein hiver, il neige aussi dans cette région. Il y a trois jours, une petite fille est morte dans les bras de son père après avoir fait trois kilomètres pour essayer de rejoindre un hôpital à Afrine. On est dans un drame humanitaire d’une très très grande ampleur», se plaint le médecin.
Totale hypocrisie
Concernant l’absence de réaction de la communauté internationale devant cette situation, Raphael Pitti croit comprendre la logique des capitales occidentales qu’il taxe d’«hypocrisie totale». Etant donné que la région d’Idlib est la dernière poche de résistance des insurgés islamistes, le médecin de guerre explique que les occidentaux s’imaginent que la prise de province d’Idlib sonnera le glas de cette guerre qui dure depuis neuf ans. Raison qui explique leur silence en espérant que les choses se passeront vite à Idlib.
Le plus fort c’est Vladimir Poutine
Raphael Pitti déclare en outre que la loi du plus fort est généralement appliquée sur des questions de droit humanitaire international. «Ce dont je me suis rendu compte durant toutes ces années, c’est qu’en fait le droit humanitaire international dépend essentiellement de celui qui est le plus fort. Et aujourd’hui, il faut bien l’avouer, le plus fort c’est Vladimir Poutine». La clé de ce conflit et la fin des «bombardements» pourrait bien dépendre de lui.
Répondre à Pluton92 Annuler la réponse